Lors de l’intervention des Canalisateurs sur le salon Pollutec, Michel Réguillon, président des Canalisateurs du Sud-Est et président de la Commission Environnement (au sein de la FNTP), a une nouvelle fois insisté sur la nécessité de mettre en place une gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable, eaux usées, pluviales, face au changement climatique et l’accélération d’événements extrêmes, sécheresses et pluies extrêmes. Une meilleure connaissance des réseaux et des sources de financement permettra notamment d’optimiser cette gestion. Pour cela, les professionnels et les collectivités peuvent s’appuyer sur la plateforme gratuite www.monsuivieau.fr pour un recensement exhaustif de leurs réseaux qui leur permettra de mieux prioriser les travaux de renouvellement face aux fuites ainsi que le prix de leur eau.
« Des investissements sont indispensables pour lutter contre le dérèglement climatique et pour anticiper la réforme du code de la commande publique prévue à l’été 2026 », a ainsi rappeler Michel Réguillon tout en évoquant l’urgence de repenser la gouvernance de l’eau face aux pertes d’eau potable du fait du manque d’entretien des réseaux. « Il faut également ajouter la nécessité de courage politique des élus pour avoir un prix de l’eau à la bonne hauteur pour, précisément, financer les investissements nécessaires, assurer une meilleure gestion patrimoniale des infrastructures, avec un rythme de renouvellement plus soutenu », a-t-il ajouté.
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Développé en collaboration avec le CERC Auvergne Rhône-Alpes (Observatoires régionaux de la filière construction), cet outil interactif du suivi de performances des réseaux (également pour la région PACA) permet ainsi de comprendre comment est organisée la gestion de l’eau potable et de l’assainissement collectif, comment évoluent les performances de ces réseaux et comment les services intègrent les enjeux liés à l’eau dans leurs actions et de mesurer les résultats du service par rapport à la moyenne départementale ou régionale et de les comparer à la moyenne française.
RÉSEAUX EAU POTABLE : 20 % du volume d’eau potable introduit dans le réseau est perdu en PACA et en Rhône-Alpes.
126 années sont nécessaires pour renouveler l’intégralité du réseau d’eau potable au rythme actuel en PACA et 124 années en Rhône-Alpes.
RÉSEAUX ASSAINISSEMENT : 20 % des stations d’épuration de grande capacité sont non conformes en PACA et 45 % en Rhône-Alpes.
198 années sont nécessaires pour renouveler l’intégralité du réseau d’assainissement collectif au rythme annuel en PACA et 202 années en Rhône-Alpes.
Exemple en Haute-Loire
Les retours sur les chantiers et les relations avec les professionnels, bureaux d’études, TP et canalisateurs font valoir la compétence, l’expertise technique, la force de proposition et la proximité avec les élus locaux et les habitants des territoires ruraux.
Nathalie Rousset, conseillère départementale de Haute-Loire et membre du CNE (Comité National de l’Eau) a exposé le Schéma départemental en eau potable du département de la Haute-Loire (SDAEP 43). « Cet outil de travail s’inscrit pour le SDAGE (Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux) dans la nécessité d’anticiper une gestion équilibrée de la ressource en eau dans un contexte de changement climatique, et pour le département, permet de mesurer les besoins et opportunités et le coût des opérations », a-t-elle expliqué.
Le département 43 très rural, porté par sa présidente Marie Agnès Petit, a décidé de garder un rôle dans l’eau et l’assainissement, dans l’objectif d’accompagner les collectivités locales et d’agir en connaissance de cause.
L’étude, débutée en 2020, a été confiée au groupement ALTEREO - AB2R – BCM avec un montant de 230 000 € HT, dont une participation de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne à hauteur de 50 %.
Constat : « 40 % des collectivités sans connaissance de la capacité de production de leur ressource en période d’étiage »
État de lieux et caractérisation des ressources AEP :
23 millions de m3 prélevés par an pour l’AEP / 7 millions de m3 perdus
250 000 habitants / 4 977 km2
6 contrats de résilience signés en Haute-Loire sur la période 2024/2025
76 dossiers instruits et aidés
16 365 546 € de travaux éligibles
10 198 122 € d’aides AELB (Aides et redevances en Loire-Bretagne)