Samuel T. Ariaratnam et Derek Choi, President et Vice President de l’ISTT (International Society for Trenchless Technology) ont répondu aux questions de Réseaux VRD, lors du salon Ville sans Tranchée à Paris.

Réseaux VRD : Quelle image avez-vous du marché français ?
Samuel T. Ariaratham : La France, comme l’Europe d’ailleurs, sont des marchés prioritaires pour les techniques sans tranchée. Le vieux continent est très urbanisé et congestionné, et le fait de pouvoir rénover ou construire des réseaux sans ouvrir des tranchées, c’est un avantage indéniable. Par ailleurs, en France, vous disposez d’entrepreneurs de haut niveau qui travaillent également sur d’autres continents. Comme actuellement en Colombie, où CSM Bessac du groupe Vinci intervient. Ou encore l’organisation de la Sade, une filiale de Veolia Water que l’on retrouve un peu partout dans le monde.

RVRD : Avez-vous une idée de la taille du marché européen pour ces techniques ?
S.T.A. : L’Europe est principalement concerné par la réhabilitation des réseaux étant les plus anciens à avoir été construits. L’Asie et l’Amérique du Nord sont plus ciblés pour des travaux neufs, et utilisent beaucoup de techniques de pose comme les tunneliers, les micro tunneliers, le forage dirigé. Pour les nouveaux marchés en devenir, c’est sans nul doute, le continent sud américain qui devrait connaître le plus de développements. Ces pays commencent à prendre conscience que leurs infrastructures enterrés doivent être reconstruites. La Colombie, le Brésil, l’Argentine font partis de ces pays qui adoptent les techniques sans tranchée.

RVRD : Quelle est votre avis sur le salon VST ?
S.T.A : Très bien organisé, j’aime bien cette taille de salon qui permet de bien découvrir les équipements dans une ambiance chaleureuse. Il semble exister en France, une très bonne communauté fonctionnant autour du sans tranchée.
Aux Etats-Unis, la NASTT, l’association américaine des techniques sans tranchée organise chaque année, une convention où sont exposées plus de 150 présentations techniques et comptent entre 120 et 130 exposants, en intérieur exclusivement. La prochaine est à Orlando en Floride.

RVRD : Derek Choi, vous allez être nommé président au prochain No Dig international qui aura lieu à Sidney ? Quelle sera votre action ?
Derek Choi : Dans les statuts de l’ISTT, le vice président devient président au bout de 3 ans de mandat. Nous sommes une association technique dont la représentativité est mondiale, Sam est basé aux Etats-Unis en Arizona, moi-même à Hong Kong et les deux secrétaires généraux à Washington DC et Tokyo. Et au bureau de l’ISTT, il existe des représentations en Europe, au Japon, au Brésil, en Australie…

RVRD : Quand prévoyez vous un No Dig Show à Paris ?
D.C : Pour l’instant rien n’est acté. Nous devons respecter le choix de notre bureau et la représentativité mondiale de l’association ISTT. Pour les prochaines éditions prévues, il y aura un No Dig en octobre 2014 à Madrid, en 2015 à Istanbul, en 2016 en Chine, peut-être à Pékin, en 2017, le show retourne aux Amériques, soit aux Etats-Unis ou en Amérique du Sud. Pourquoi Paris en 2018.

RVRD : Comment voyez vous l’avenir des techniques sans tranchée dans le monde ?
D.C : L’ISTT continuera de se développer, comme elle l’a toujours fait, sous l’impulsion de son réseau international. Dans les pays émergents où ces techniques ne sont pas forcément encore bien présentes, l’ISTT joue son rôle d’éducateur et de formateur. Car les techniques sans tranchée sont un mode de pensée à part, où vous devez les intégrer comme une vue de l’esprit pour qu’elles deviennent une logique de pensée et de construire différemment. Et pour prouver que ces techniques sont universelles, nous allons éditer un livre de photos qui référence des chantiers réalisés au quatre coin du monde. Ce support visuel devrait nous aider à convaincre les gouvernements, notamment dans les pays les plus jeunes en la matière.