responsable du programme fait le point.
Rail : Comment décririez-vous votre démarche ?
Pascal Boulaire : Elle est atypique. En tant que fournisseur nous avons anticipé les besoins des clients en intégrant cet identifiant unique à l’ensemble de notre production. Quelques clients nous demandaient déjà la codification GS1 et après de premiers retours et analyses en interne, nous avons décidé de l’appliquer systématiquement à tous nos produits ce qui nous a permis également de simplifier l’intégration de la codification dans nos processus de production.
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Dans un premier temps, nous avons considéré cette demande comme étant une nouvelle exigence contractuelle. Nous avons réfléchi à ce que représente ce standard. De fait, nous nous sommes aperçus que celui-ci est une source d’opportunités pour nos clients, qu’ils soient intégrateurs, exploitants ou mainteneurs, mais aussi pour nous en interne, que ce soit pour la gestion, le suivi et la qualité de nos produits.
Quelles sont les apports de ce standard ?
Chacune de nos entités (usines, départements) dispose de ses propres codifications et références… Ce qui tend à complexifier le suivi de nos produits. Identifiant unique, GS1 permet donc de parler le même langage et de savoir exactement ce qui a été livré à un client, si une pièce d’usure a été changée sur un appareil de voie... Par ailleurs, il offre la possibilité de rattacher un produit à l’ensemble de sa documentation. Certains clients, nous ont demandé un service logistique intégré (SLI) pour tracer les pièces (stock, maintenance…). De nouveaux services que l’industrie, et l’infrastructure mettent en place.
« Le standard GS1 est une source d’opportunités pour nos clients, mais aussi pour nous ».
Quel est l’impact du standard GS1 dans le recyclage des matériaux ?
En assurant une traçabilité complète des actifs, la codification unique du GS1, apporte une connaissance précise de la composition et de l’historique des matériaux, ce qui facilite leur recyclage. Ainsi, GS1, s’inscrit pleinement dans la logique du Digital Passport Product (DPP) et plus largement du Green Deal européen (objectif de neutralité carbone en 2050 ndlr). Si a date, des groupes de travail définissent les exigences du DPP, le standard GS1 s’avère être un outil clé pour l’économie circulaire.
Quels sont les actifs qui sont identifiés ?
Nous nous concentrons sur les pièces dites « critiques cruciales ». Donc, pour nos appareils de voies, nous identifions les demis aiguillages, le cœur, main droite, main gauche. Nos produits de signalisation ne sont pas en reste, puisque détecteurs et moteurs bénéficient de cette codification.
Quel est le retour d’expérience avec les CFF ?
Je vous parlais d’opportunités précédemment. Les CFF sont un bon exemple, car leur exigence, d’intégrer le standard GS1 et d’échanger les informations, nous a permis de complétement fluidifier celles-ci. Nous avons transféré la documentation sur un serveur externe sécurisé, afin que leurs équipes puissent accéder aux documents propres à un appareil de voie en scannant simplement le code-barres. Ce qui supprime tout risques d’erreurs. Vossloh est le tout premier industriel à mettre en place ce type d’échange… le matériel roulant ne le fait pas encore…
Quelles sont vos attentes vis à vis de votre démarche ?
Avec la FIF, nous essayons d’acculturer les industriels sur l’intérêt de la codification GS1, pour qu’elle devienne un standard pour toute la filière industrielle. Comme tout changement, cela peut paraître compliqué, mais si les personnes commencent à regarder vraiment cette codification, elles verront que ce standard présente des avantages économiques aussi bien internes qu’externes.
Propos recueillis par Frédéric Burguière
Exergue