Les usagers normands du TER vont peut-être reprendre espoir. C’est en tout cas ce que souhaitent ardemment Jean-Pierre Farandou, pdg de SNCF et Hervé Morin, président de la Région, qui se sont rencontrés hier matin pour finaliser le plan d’action de la SNCF afin que cessent les dysfonctionnements subis par les voyageurs entre la Normandie et Paris. Ces dernières semaines ont en effet été éprouvantes entre pannes d’alimentation électrique ou d’aiguillages, retards en raison d’animaux sur la voie ou de chutes d’arbres et suppression de trains en raison de rames manquantes. Sans oublier les contraintes liées aux nombreux travaux menés par l’entreprise nationale sur les voies, notamment le chantier Eole. Bref, « On cumule tout ce qui est possible comme emmerdements » a récemment résumé Hervé Morin à nos confrères du Canard Enchaîné !
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Prenant le train par les pantographes, Jean-Pierre Farandou a annoncé tout un panel de mesures concrètes qui seront coordonnées par un interlocuteur unique, l’actuel directeur du programme compatibilité matériel roulant et infrastructure Pierre Boutier. Celui-ci est ainsi nouvellement missionné par le groupe SNCF pour redresser la performance du système ferroviaire en Normandie, en particulier sur les axes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg, en support des entités opérationnelles locales. Cette annonce faisant suite à la demande formulée par Hervé Morin lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue le 24 août dernier.
Améliorer les conditions d’exploitation
Pour pallier les retards de livraison des rames Omneo par le constructeur Bombardier Transport (9 livrées sur les 25 attendues mi-octobre) auxquels s’est ajoutée l’immobilisation de 7 rames capacitaires en raison de la tempête Alex, le groupe ferroviaire va mettre à disposition de la Région Normandie 3 rames de son parc TGV pour renforcer, pendant plusieurs mois, les liaisons sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre. Une première rame TGV circulera dès le début du mois de novembre, complétée de 2 rames TGV à partir de mi-décembre. Cette mise à disposition durera 7 mois, jusqu’à fin mai 2021. Chaque rame, issue du parc TGV Atlantique, assurera 3 trajets par jour sur cet axe. « C’est la 1re fois en France que SNCF met à disposition sur une période de longue durée des rames TGV pour assurer l’exploitation de lignes régionales » indique le pdg de SNCF. Mentionnons ici que le maintien en condition opérationnelle des voitures Corail au-delà des délais prévus a nécessité la mobilisation de 50 agents supplémentaires au plan de marche initial dans les Technicentres de Normandie et de Clichy. La SNCF a également sollicité le soutien de 4 experts de l’ingénierie du Matériel de Saint-Pierre-des-Corps.
Améliorer la performance du réseau
Jean-Pierre Farandou a également fait part à Hervé Morin de son engagement dans la mise en œuvre d’un plan d’action visant à améliorer la performance du réseau et la ponctualité des trains normands. De grandes mesures sont actuellement déployées à tous les niveaux de l’entreprise, en Normandie et en Île-de-France, afin de répondre aux attentes de la Région Normandie et des voyageurs. Parmi les mesures les plus notables, citons la « taskforce ponctualité » à Paris-Saint-Lazare opérationnelle depuis le 19 octobre. Elle aura pour mission d’améliorer la ponctualité au départ des trains normands en gare de Paris-Saint-Lazare, et in fine la régularité. Mais également une meilleure gestion des travaux avec la mise en place d’une analyse fine pour sécuriser les chantiers les plus critiques (réaffectation de moyens, restitution du chantier en anticipation, renoncements …). Par ailleurs, pour chaque chantier complexe en Île-de-France et en Normandie, une organisation dédiée a été mise en œuvre, avec notamment la désignation d’un chef de projet senior pour accompagner le pilotage de l’opération. Enfin, l’équipe en charge de la végétation en Normandie a été renforcée dès cet été. La priorité pour l’équipe est de traiter dès novembre les zones les plus critiques de l’axe Paris–Caen–Cherbourg. L’objectif est de diminuer les incidents liés à la végétation sur le réseau (ex : chute d’arbres) et donc d’améliorer la régularité.