Alors que le groupe met en avant la forte croissance de son chiffre d’affaires, force est de constater certaines zones d’ombres dont la clôture de l’exercice 2019 sur une perte nette de 72 millions d’euros.

Côté pile, l’année 2019 apparaît effectivement comme un bon cru pour l’intégrateur des mobilités Keolis avec une croissance à deux chiffre de son CA à plus de 6,5 Md€ (+ 10,9 %) tirée notamment par l’effet « année pleine » de plusieurs contrats majeurs dont celui attribué par l’autorité Transport for Wales en juin 2018 et le démarrage de ceux remportés en 2019. Parmi ces derniers, mentionnons le « gain emblématique du tram T9, première ligne de tramway mise en appel d’offres par Île-de-France Mobilités », l’exploitation du réseau de tramway de Waterloo, en Otario, ou encore le plus gros contrat d’électromobilité de Keolis, avec 346 véhicules pour le réseau d’Ijssel-Vecht, aux Pays-Bas. S’y ajoute de nombreux renouvellement, comme celui obtenu pour quatre ans et concernant la gestion du métro automatique Docklands Light Railway de Londres au Royaume-Uni. En France, l’opérateur indique « qu’en incluant les contrats renouvelés dans les réseaux urbains de ville moyenne  et dans l’interurbain, le chiffre d’affaires résultant des appels d’offres transport gagnés en France en 2019 représente un volume global de 239 M€ ». Notons enfin l’acquisition, auprès de La Poste Suisse, des activités françaises de Car Postal qui permet au groupe d’augmenter (croissance externe) son chiffre d’affaires annuel de +100 M€ et constituer de fait « la plus grosse acquisition de Keolis en France depuis sa création, hors celle d’EFFIA (stationnement) ».

Quid de 2020 ?
Mais ces bonnes nouvelles permettront-elles à la filiale de la SNCF de bien résister à la panne économique qui s’annonce ? Keolis, déjà fragilisée par des éléments exceptionnels comme la grève des transports ou la cession en juin dernier de l’opérateur de VTC LeCab, a ainsi vu sa dette progresser de 7,2 % et son résultat net afficher une perte de 72 M€, contre 31 M€ de bénéfice l’an passé ! Si la direction met cependant en avant, hors exceptionnels, un résultat net récurrent en hausse de 7,3 % à 84 millions d’euros, le tableau risque néanmoins de s’assombrir en raison du Covid 19 qui pourrait entraîner, selon nos confrères de VRT, « une perte de plusieurs centaines de millions d’euros ».