Gestionnaire de la Réserve naturelle nationale (RNN) du massif forestier de Strasbourg-Neuhof / Illkirch-Graffenstaden depuis 2014, la Ville de Strasbourg a engagé en 2019 un projet de révision de son plan de circulation, afin de protéger certaines espèces dérangées par la présence humaine, tout en permettant aux promeneurs, cavaliers et cyclistes de profiter de la forêt.
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La Ville a décidé de laisser la nature se développer de manière spontanée sur les zones dégoudronnées pour devenir à terme une forêt en libre évolution, après l’avis favorable du Conseil Scientifique Régionale pour la Protection de la Nature.
La révision du plan de circulation a pour objectif de rationaliser le réseau de cheminements en conservant 38 km de voies accessibles au public, contre environ 80 km précédemment, et de consacrer environ 50% de la surface de la réserve naturelle en « zone de quiétude » pour les espèces animales, contre environ 30% précédemment. Dans le cadre du plan de relance, l’État contribue à 80 % du budget de l’opération, qui pourra à terme s’élever à environ 440 000 €.
« Ce projet de restauration porté par la ville de Strasbourg "pour que le bitume redevienne nature" est assez avant-gardiste et exemplaire, il s’inscrit pleinement dans le nouveau cadre mondial de la biodiversité visant notamment la restauration des écosystèmes dégradés et la future loi restauration de la Nature qui s’imposera prochainement aux États membres de l’Union Européenne. Cette démarche innovante et expérimentale est aussi une solution clef à la crise climatique, la réserve naturelle et les espaces laissés en libre évolution permettent de rendre le territoire plus résilient au changement climatique et d’offrir un cadre de vie de qualité à la population urbaine de proximité », souligne Marie Thomas, directrice des Réserves naturelles de France.
Pour bénéficier à la recherche scientifique et dans une volonté de partage d’expérience avec d’autres porteurs de travaux de génie écologique, la Ville et l’Université de Strasbourg mèneront un suivi scientifique sur certaines zones de la réserve ainsi rendues à la nature. Un protocole de sciences participatives sera également prochainement mis en œuvre pour permettre à tout à chacun de contribuer à la recherche.