Première cause de maladies professionnelles déclarées en France, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent plus de 88% de maladies professionnelles reconnues par le régime général en 2019 avec 44 492 cas1. Selon la localisation, on observe 53 à 73% de sous-déclaration des TMS.
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Réalisée à partir des données de l’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer), cette étude de Santé publique France analyse l’évolution entre 2010 et 2017 de la prévalence des expositions des salariés du BTP, par sous-secteurs d’activité, aux facteurs de risque de TMS.
Ces derniers incluent l’exposition aux contraintes biomécaniques, psychosociales et organisationnelles ; ceci afin de contribuer aux éventuels ajustements nécessaires des orientations de la prévention de ces affections dans le secteur du BTP.
Quels sont les résultats clés ?
En 2017, comme en 2010, les salariés du BTP sont plus exposés aux contraintes biomécaniques que les salariés des autres secteurs, et sont moins exposés aux facteurs de risques psychosociaux et aux contraintes organisationnelles.
La co-exposition à des contraintes biomécaniques et à des contraintes de rythme dans le travail est en légère baisse mais touche encore plus d’un salarié sur trois (35 %).
Comme en 2010, l’exposition aux contraintes biomécaniques concerne davantage les hommes et les ouvriers en 2017.
En 2017, les salariés de la construction de routes et voies ferrées sont plus exposés qu’en 2010 à la position en torsion ou accroupie (construction de routes et autoroutes) ainsi qu’à la contrainte industrielle et au « job strain » (construction de ponts et tunnels).
Les salariés des travaux de revêtement des sols et des murs sont particulièrement exposés à la position en torsion ou accroupie et bénéficient d’une marge de manœuvre moindre concernant la possibilité d’interrompre le travail, avec des évolutions statistiquement significatives entre 2010 et 2017.
Les expositions professionnelles aux différentes contraintes dans le sous-secteur des travaux d’installation électrique et de plomberie tendent vers une amélioration de l’exposition aux contraintes biomécaniques, organisationnelles et psychosociales pour les salariés concernés.
Quels enseignements peut-on tirer ?
Les résultats de cette étude encouragent à orienter les actions de prévention notamment vers les sous-secteurs de la construction de routes et voies ferrées (construction de routes et autoroutes, construction de ponts et tunnels) et des travaux de revêtement des sols et des murs, mais également vers les salariés des petites entreprises du BTP.