Datant de 1958-1959, l’ouvrage mobile de Colombelles a déjà fait l’objet, en 2008, de travaux afin de prolonger sa durée de vie. Son système de fondation avait été changé, avec des descentes de charges transitant lors des rotations, cette fois-ci, par un pivot central.
Image d’archive. DR.
Après une inspection détaillée de l’ouvrage, en 2016, une fatigue importante d’éléments structurels de la charpente métallique a, pourtant, été diagnostiquée, nécessitant ainsi des interventions pour stopper des fissurations et la mise en œuvre de renforts ponctuels.
L’histoire ne s’arrête pas là. Fin 2016, le vérin principal, dont la fonction est de soulever l’ouvrage avant rotation, est tombé en panne. Un élément de plus qui a mis à jour un ouvrage en fin de vie.
Crédit: Ports de Normandie
Trois projets possibles
Dans ce contexte, les collectivités concernées, la région Normandie, le département du Calvados et l’agglomération de Caen la mer ont confié à Ports de Normandie la mission de mener une réflexion pour étudier la manière de procéder au remplacement du pont.
Un bureau d’études spécialisé Artelia a ensuite été retenu pour évaluer la faisabilité de l’opération. Trois scénarios ont ainsi vu le jour:
-Scenario 1 / emplacement actuel : l’arrêt de la circulation sur le canal pendant la phase des travaux (2 ans environ) a été estimé rédhibitoire car il condamnerait l’exploitation portuaire en amont de Colombelles (commerce, plaisance, croisières).
-Scenario 2 / emplacement amont : l’impact foncier (terrains privés) ainsi que l’impact sur l’aménagement de la future ZAC et la perte conséquente de foncier ont été estimés trop pénalisants pour que ce scenario soit envisageable.
-Scenario 3 / emplacement aval : c’est le scenario présentant l’impact foncier le plus réduit. Il a donc été retenu.
Crédit: Ports de Normandie
Aperçu du futur ouvrage
A partir de ce scénario, plusieurs caractéristiques à prendre en considération dans la conception du futur pont ont été établies. Un enjeu de taille. Pour Joël Bruneau, président de Caen la mer : « Aujourd’hui, le pont de Colombelles est l’un des principaux franchissements du Canal de l’Orne nécessaire aux déplacements des particuliers (15 000 VL/jour) comme des professionnels (Volvo Trucks par exemple). Demain, il sera la continuité de la desserte portuaire qui est cours de réalisation et accompagnera le développement de la Presqu’île. »
Avec mes collègues @jldupont14 et @Herve_Morin, nous avons choisi de nous engager dans la reconstruction du pont de #Colombelles : axe structurant pour le développement économique de la Presqu’île de #Caen. pic.twitter.com/ziZUKEnBoH
— Joël Bruneau (@joelbruneau) May 13, 2019
Parmi ses particularités, l’ouvrage devra, notamment, être dimensionné pour une vitesse de circulation maximum de 50 km/h.
Il comprendra une route 2x1 voie de 3,25 m de large et une piste piétons/cycles bidirectionnelle de 3 m de large (côté amont) ainsi qu’une piste piétons/PMR d’1,40 m de large (côté aval).
Compte-tenu des aménagements en cours et futurs (desserte portuaire), sa passe de navigation sera aussi portée à 40 m (au lieu de 30 m actuellement), pour permettre le passage de navires plus larges.