Fermé à la circulation automobile depuis plusieurs mois, le tunnel sous le boulevard Vivier Merle, vient d’entamer une nouvelle phase de travaux. Long de 334 m, le tunnel construit au début des années 80, aura gagné d’ici quelques mois, 118 m pour atteindre les 442 m. D’un gabarit de 4,10 m, il conservera sa circulation sur 2 voies. Ces travaux sont aussi l’occasion de remettre aux normes de sécurité, le tunnel existant. Au niveau de la trémie de sortie, la surlargeur consécutive à une voie neutralisée aujourd’hui sera récupérer au profit du trottoir existant en surface pour l’élargir, et encourager le passage des piétons.
« Les travaux de génie civil ne comportent pas d’ouvrages complexes à réaliser dans l’approche technique. Seules les contraintes d’emprise du chantier, à respecter au millimètre, ont réellement constitué une spécificité sur ce chantier. Sans oublier bien sûr, le maintien des fonctionnalités de la gare et ses milliers de voyageurs qui se croisent ici » explique François Chambon, chef de projet infrastructures à la SPL Lyon Part-Dieu.
L’entrée du tunnel Vivier Merle (Crédit DR)
Un chantier techniquement simple
Après les déviations des réseaux, il est aujourd’hui question depuis octobre, de travaux de génie civil. Il s’agira notamment pour Eiffage Génie Civil (mandataire) en groupement avec Eiffage Fondation et Solétanche Bachy, de procéder à la démolition de la rampe sud du tunnel existant, située entre les bureaux de France Télévision et l’hôtel Novotel. « Compte tenu de l’épaisseur du dallage et du radier existant en béton de l’ancien tunnel, Eiffage n’a pas d’autre choix que d’utiliser un BRH. Heureusement, l’ouvrage, qui est encaissé, a permis d’étouffer les bruits du marteau » confie Magdalena Sobczyk-Beillevert, ingénieur travaux chez Eiffage. Une étape qui devrait durer jusqu’à la fin du mois de décembre. « À l’arrière de la trémie, nous procédons au comblement des rampes existantes à l’aide de remblai, ainsi qu’à la démolition des parois existantes » poursuit-elle.
Au sud, les équipes d’Eiffage Fondations et Solétanche Bachy, procèdent actuellement à la réalisation des parois moulées sur les 118 ml qui constituent le prolongement de la trémie. Soixante-douze panneaux de 4 m de largeur sur 15 à 30 m de profondeur, d’une épaisseur de 80 cm, seront ainsi réalisés entre autre avecl’aide d’une foreuse de 22 t. L’ensemble, silos à boue et centrale de traitement de la bentonite, ainsi que la centrale à béton, a été installé à quelques mètres, pour permettre l’approvisionnement rapide de ces opérations, aux côtés d’une grue de manutention de 80 t.
Les équipes d’Eiffage Fondations et Solétanche Bachy, procèdent actuellement à la réalisation des parois moulées sur les 118 ml qui constituent le prolongement de la trémie. (Crédit BTP M.)
« Aujourd’hui, les excavations ont commencé, il s’agit de la phase 1 avant le butonnage afin de prévenir tout mouvement de sol à proximité. Les extérieurs et voiles sont démontés avant la destruction de la dalle » ajoute à son tour François Chambon. Au total, 50 000 tonnes de gravats seront excavées. Un bouchon de 3 m d’épaisseur sera ensuite coulé pour ancrer les parois.
La partie Nord, rendue étanche grâce aux parois moulées, va permettre son cloisonnement. Sur la partie Sud, sera réalisé un fond injecté de coulis. On procédera ensuite au butonnage à l’avancement, jusqu’à l’emplacement du bouchon.
Outre la présence de l’ancien collecteur B82 de 4 m de diam sous le tunnel qui fait l’objet d’une surveillance constante pendant les travaux, le sous-sol lyonnais, réputé pour être très complexe, n’a pas posé de problème particulier à cet endroit. 70 ouvriers travailleront sur le chantier en période de pointe, suivant une large plage horaire de 7h00 à 20h00.
Mutualisation de l’espace et logique technique
Ici, la proximité du pôle d’échanges multimodal impose de travailler dans la globalité du chantier, et de suivre une logique technique. Les différents maîtres d’ouvrage, publics et privés ont donc mis en commun les différents chantiers, et travailler ensemble dans le cadre du projet. Cela s’est traduit par la mise en place d’une organisation visant à mutualiser plusieurs aspects des travaux, dont les espaces et emprises, , ce qui a constitué un concept plutôt novateur dans l’organisation d’un chantier. Le contexte d’hypercentre a également orienté le maître d’ouvrage dans le choix de la technique des parois moulées, plus coûteuse, mais qui reste moins bruyante que les autres. « Nous avons vraiment fait un travail de préparation au niveau du choix des techniques, pour éviter au maximum les nuisances aux riverains. C’est un point sur lequel la SPL Lyon Part-Dieu a particulièrement travaillé avec les bureaux d’études », rappelle François Chambon.
Magdalena Sobczyk-Beillevert, ingénieur travaux chez Eiffage et Alain Chambon, chef de projet infrastructures à la SPL Lyon Part-Dieu. (Crédit BTP M.)
Les principaux acteurs
Maître d’ouvrage : SPL Lyon Part-Dieu
Maître d’oeuvre : Groupement SETEC ALS (Mandataire) / EGIS STRUCTURES ET ENVIRONNEMENT/ SUD ARCHITECTE / SUD GROUPE.
OPC : PLANITEC BTP
Contrôle technique : QUALICONSULT
CSPS : QUALICONSULT Sécurité
Les entreprises : Groupement Eiffage Génie Civil (Mandataire) / Eiffage Fondation / Solétanche Bachy
Coût prévisionnel des travaux (rallongement + mise aux normes) : 19,6 M€ HT
Réouverture du tunnel : début 2020.
