Dans le cadre d’un appel d’offres européen, la Société de mobilité de l’agglomération toulousaine (Smat) a confié un chantier de 2,73 millions d’euros à l’entreprise espagnole Comsa. Un choix financier qui indigne les entreprises de BTP locales.
Avec une offre 30% moins chère que ses concurrents locaux, l’entreprise espagnole Comsa a remporté l’appel d’offres européen lancé par la Smat portant sur des travaux de revêtement de la ligne du tramway Garonne. Une décision dure à avaler pour les entreprises de travaux publics de la région qui pointent du doigt une concurrence déloyale. "Comment voulez-vous rivaliser avec des ouvriers qui gagnent des Smic de 700€ et travaillent 50 heures par semaine ?", déclare Francis Cassin, directeur de Cassin TP à Saint-Jory et responsable local de la branche travaux publics à la fédération du bâtiment (FFB), à nos confrères de La Depêche. "Ce n’est ni plus ni moins que du dumping social", martèle pour sa part, le président régional de la FFB, Bruno Dumas. Malgré leur découragement, les professionnels du bâtiment ne comptent pas en rester là. Une action commune pourrait être envisagée avec l’appui de la fédération régionale des travaux publics (FRTP). De son côté, le président de la Smat, Joël Carreira, évoque un choix financier logique. "Nous sommes soumis au code des marchés publics et le choix de Comsa représentait une économie avantageuse, près de 700 000 € sur un marché estimé à 3,5 millions d’euros. J’entends les reproches des entreprises locales des travaux publics mais sur 150 millions d’euros de travaux engagés par la Smat en 2012-2013, seulement 2,7 millions d’euros ont été attribués à une entreprise étrangère.", se justifie-t-il tout en se déclarant favorable à une harmonisation fiscale et à une modification des règles de la libre concurrence en Europe.
