La société Eurovia a été condamnée pour faute inexcusable suite à la mort, le 3 juillet 2008, d’un ouvrier ayant travaillé de nombreuses années à l’application de bitume.
Et la défense du groupe routier arguant que le cancer de la peau ayant emporté José-Francisco Serrano Andrade est lié à une exposition au soleil sans protection n’a fait que renforcer l’avis du  TASS (Tribunal des affaires sociales) de Bourg-en-Bresse (Ain) qui a estimé que « la conjonction de projections, voire d’inhalation du bitume avec les UV favoriserait soit le risque né des UV soit le risque né du bitume ».
Pour Eurovia, c’est la douche froide et son avocat se dit stupéfait et va faire appel en soulignant qu’ « un comité de trois médecins experts indépendants, mandaté par la sécurité sociale, a conclu que la maladie était due à une exposition solaire » et qu’il « n’y avait pas de lien entre le cancer et les fumées de bitume ».
En revanche, la victoire semble réjouir l’avocat de la famille de la victime qui déclare que « c’est la première fois qu’un tribunal reconnaît le lien entre les fumées du bitume épandu sur les routes et la maladie professionnelle qui a causé la mort de José-Francisco Serrano Andrade ».
De son côté, la CGT a saisi l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) « dans le but de réaliser une évaluation des risques pour la santé des travailleurs liés à l’usage des bitumes »
En attendant la mise au point de produits de substitution et pour réduire le contact des bitumes avec la peau et l’inhalation de leurs émanations, l’INRS recommande le port de vêtements de protection (combinaisons, gants, et dans certains cas masque et lunettes) et l’application de mesures d’hygiène élémentaires : disposer de vêtements propres, se laver les mains régulièrement, prendre une douche immédiatement après le travail.
Cette décision du TASS, si elle fait jurisprudence après l’appel, risque d’avoir de grosses répercussion sur les milliers d’ouvriers du secteur qui sont en contact régulièrement avec du bitume.