Les 35 000 salariés de la filière, épaulés par 725 millions d’euros d’investissements (6,3 % du chiffre d’affaires), témoignent de cette capacité à conjuguer l’exigence économique et la responsabilité sociétale à la complexité croissante du cadre réglementaire provenant notamment de Bruxelles : règlement européen sur les batteries (février 2024), écoconception et traçabilité sur l’incorporation des matières recyclées (juin 2024), règlement sur les emballages et déchets d’emballages (janvier 2025), pacte pour une industrie propre (février 2025).
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François Excoffier, Président de Federrec, souligne : « Comme beaucoup d’autres secteurs, nous avons fait face à une inflation persistante, à une conjoncture économique incertaine et à un environnement géopolitique largement complexifié. Pourtant, notre filière démontre sa capacité d’adaptation et sa résilience. Le recyclage n’est pas une activité annexe, mais une véritable industrie de souveraineté qui garantit à la France l’accès à des matières premières issues de ses propres ressources. Nous souhaitons défendre une filière compétitive, innovante et créatrice d’emplois, qui contribue pleinement à la transition écologique et au dynamisme économique du pays. Cela suppose de construire un cadre réglementaire stable, de soutenir les investissements dans les technologies et d’accompagner la montée en puissance du réemploi partout où c’est pertinent. »
Chiffres et faits par filière
• En 2024, la collecte globale atteint 47,7 millions de tonnes de déchets toutes filières confondues, dont 32,5 millions hors inertes
et déchets organiques, soit une progression de 1,6% par rapport à 2023.
• Certaines filières affichent une croissance notable des volumes captés : métaux non-ferreux (+2,7%), bois (+4,7%), plastiques (+1,9%), textiles ménagers (+8%) et solvants (+7%).
• À l’inverse, la collecte de papiers-cartons enregistre une baisse marquée (−5,5%), tandis que les métaux ferreux et les palettes restent globalement stables.
Quid de la filière Bâtiment
Le déploiement de la REP PMCB, introduite en 2023, a renforcé les contraintes. Gisement de référence modifié, obligation de reprise distributeur, lourdeur administrative, systèmes d’information hétérogènes des éco-organismes et soutiens financiers insuffisants : autant d’éléments qui pèsent sur la trésorerie et la visibilité des gestionnaires de déchets. La saturation des filières de reprise du plâtre illustre la fragilité actuelle des débouchés.
« Le bâtiment traverse une récession profonde et la mise en place chaotique de la REP accentue la crise. Sans refonte rapide, c’est tout l’écosystème de la filière qui risque l’asphyxie », Olivier Ponti.
o Perspectives 2025-2026
Face aux difficultés, Federec et plusieurs fédérations professionnelles ont obtenu du gouvernement l’ouverture d’une réforme de la REP PMCB, actée en mars 2025. Les travaux doivent aboutir d’ici 2026 à une nouvelle version du dispositif, plus adaptée aux réalités opérationnelles et financières. L’objectif : sécuriser le financement, simplifier les procédures et assurer un maillage territorial cohérent. Mais la réussite dépendra de la capacité à concilier exigences réglementaires, soutiens financiers et besoins de débouchés, dans un secteur déjà fragilisé par la récession.