La sidérurgie pèse lourd dans l’économie européenne : 300 000 emplois, 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et une chaîne de valeur incontournable. Mais elle est à la croisée des chemins. Pour survivre et se transformer, elle doit miser sur un allié de poids : le recyclage.
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Or, la situation est préoccupante : les débouchés pour les matières premières recyclées métalliques s’amenuisent en Europe, avec une consommation en baisse de 12,5 % en dix ans, alors même que la production atteint désormais plus de 100 millions de tonnes par an.
Restreindre les exportations de matières recyclées hors UE est une fausse bonne idée
Dans un communiqué, Federrec réitère : restreindre les exportations de matières recyclées hors UE est une fausse bonne idée. D’autant plus que le Joint Research Center (JRC), qui dépend de la Commission européenne, vient de publier un rapport sur la chaîne d’approvisionnement de la sidérurgie européenne, et la conclusion est claire : il n’y a aucun problème de disponibilité de l’acier recyclé au sein de l’UE pour les 10 ans à venir.
Sans obligation d’incorporer de l’acier recyclé dans les nouveaux produits, ces restrictions entraîneraient une surcapacité, une chute des prix, un gel des investissements, et in fine l’arrêt de la collecte des déchets. Pendant ce temps, l’Europe continue d’importer librement de l’acier recyclé, du minerai de fer ou des produits semi-finis, concurrents directs de l’acier recyclé européen… "Un non-sens économique et écologique", rappelle Federrec.
Plus d’un acier européen sur deux est issu du recyclage
Plomber la filière de l’acier recyclé, c’est affaiblir toute la chaîne, estime Federrec qui avance une solution : imposer l’incorporation d’acier recyclé européen dans les produits neufs, pour absorber la production et soutenir l’ensemble de l’écosystème industriel. Les États-Unis en font la démonstration : plus de 70 % de leur acier neuf est produit à partir de matière recyclée.
"Avec ce levier, la Commission européenne enverrait un signal fort à l’industrie européenne et au monde entier : un message de compétitivité industrielle, au service de l’écologie et de l’économie circulaire, et au profit des entreprises qui respectent des standards sociaux, environnementaux et fiscaux", conclut la fédération.