L’entreprise familiale Andrin SA basée près de Longwy se sépare de sa branche d’activité électromécanique, bobinage moteurs électriques pour se recentrer sur la production d’électro-aimants et de séparateurs magnétiques.
 
Depuis octobre dernier, c’est chose faite : le groupe Andrin SA basé à Villers-la-Montagne a cédé au groupe industriel français Drekan sa branche motorisation pour se recentrer sur son activité magnétique. Et particulièrement les électro-aimants de levage et séparateurs magnétiques de métaux ferreux et non ferreux. Basé en Haute Savoie, Drekan est spécialisé dans l’électro-bobinage et l’électromécanique de machines électriques tournantes. Le groupe Andrin qui possède deux usines, l’une consacrée à la motorisation et l’autre au magnétisme industriel, se sépare ainsi de l’activité moteurs électriques sur laquelle s’était basée l’entreprise pour se lancer en 1947. Un choix dicté par les chiffres : ce segment ne représentait plus que 20 % du chiffre d’affaires global d’Andrin (5,41 millions d’euros en 2016), contre 80 % pour l’activité aimants, véritable secteur de niche. Andrin a également été confronté au problème de recrutement de main d’œuvre spécialisée dans le bobinage, là où 80% des coûts de production sont dus au personnel et à peine 20% au consommé (contre un ratio de 50/50 côté magnétisme). Le secteur magnétisme a ainsi connu chez le longovicien une hausse de plus de 15% de son CA depuis le début de l’année.

Une entreprise "100% française"

L’entreprise est très présente dans le secteur du tri et de la valorisation des déchets ferreux et non ferreux. Avec plus de la moitié de son CA développé à l’étranger, notamment en Turquie, au Vietnam et au Mexique, Andrin a élaboré un plan de relance de près d’un million d’euros sur la période 2015-2018. La région Grand Est lui a apporté son soutien financier, notamment pour préserver une activité unique en son genre qui embauche actuellement 25 collaborateurs et qui compte passer à 30 salariés d’ici fin 2018. Andrin qui se targue d’être le seul et unique constructeur dans son secteur à produire «100% français» est en effet l’un des rares spécialistes européens du levage magnétique, de la séparation magnétique et de la séparation des métaux non ferreux. «Nous investissons dans du magnétisme qui garantit un affinage de plus en plus précis des déchets, explique Daniel Andrin, le p-dg d’Andrin SA. Pour y parvenir, nous investissons dans des technologies de plus en plus intelligentes et qui demandent des budgets conséquents. Du dégrossissage, nous passons progressivement à l’affinage et à la sélection précise des produits ».

Passation de pouvoir

L’objectif est désormais de poursuivre la croissance dans l’hexagone mais aussi à l’international. Avec un leitmotiv pour Daniel Andrin, patron charismatique d’une entreprise fortement implantée dans le Pays Haut (nord du département de Meurthe-et-Moselle) : préserver les emplois. « J’ai vendu un bien industriel mais je ne suis pas un fossoyeur car l’ensemble des emplois seront préservés sur le site, précise Daniel Andrin. Je veux partir la tête haute sans laisser derrière moi un drame social ». A 64 ans, Daniel Andrin prépare en effet sa succession. Depuis quatre ans, son fils Grégory, 31 ans, est devenu son bras droit et se forme aux arcanes de l’entreprise familiale. Dans quelques années, il fera partie de la quatrième génération de dirigeants issus de la lignée Andrin.