Au 31 décembre 2024, on recensait en France 1 857 000 emplois salariés dans les cœurs de métier de l’artisanat, en hausse de 4,5 % depuis 2019. Dans le détail, le secteur a massivement recruté au sortir de la période Covid avec une hausse globale des emplois de 8 % entre 2019 et 2022. Dans le contexte de la crise énergétique et des fortes tensions sur la conjoncture économique, l’emploi salarié s’inscrit en léger repli global de 3 % entre 2022 et 2024. Un reflux dans le BTP (-5 %) et l’artisanat de fabrication (-4 %), alors que les métiers des services et de l’alimentation restent stables.
PUBLICITÉ
Si la création de nouveaux postes marque le pas, la dynamique de recrutement est au plus haut. Les entreprises artisanales recrutent régulièrement pour remplacer les salariés en mobilité ou les départs en retraite. Dans ce contexte, 490 000 offres d’emplois ont été diffusées en 2024 sur les cœurs de métier de l’artisanat, un chiffre en très forte hausse de 46 % depuis 2019. Dans certains métiers, cette hausse des offres est même exponentielle. Dans certains cas, la croissance des offres est liée au développement de nouveaux marchés comme ceux de l’isolation (façadier) ou de la construction bois dans le BTP.
En parallèle, le nombre de demandeurs d’emploi sur les métiers de l’artisanat diminue de 12 % sur la période 2019 – 2024, alors qu’il reste globalement stable à échelle nationale. Cette dynamique, propre au secteur, concerne tous les métiers : - 14 % dans le BTP et la fabrication ; - 12 % dans l’alimentation et -8 % dans les services.
Avec des offres en forte hausse et un vivier de candidats à la baisse, les difficultés de recrutement atteignent des niveaux sans précédent. Globalement dans l’ensemble des métiers, y compris hors artisanat 57 % des recrutements ont été jugés difficiles en 2024. Mais pour certaines activités artisanales, ce taux dépasse largement les 70 % comme par exemple les chaudronniers (80 %) ; les couvreurs (82 %).
Un contexte particulièrement porteur pour se former ou se reconvertir… mais gare aux effets de mode !
Dans ce contexte de très fortes tensions sur les recrutements, le baromètre ISM – MAAF livre pour la première fois un palmarès des métiers les plus porteurs pour engager un projet de formation ou de reconversion, qui se distinguent par une très forte baisse du nombre de demandeurs d’emplois et font face à un déficit de compétences disponibles sur le marché de l’emploi.
En miroir, l’étude fait aussi le point sur les métiers pour lesquels on observe une hausse exceptionnelle du nombre de demandeurs d’emploi. Un classement qui révèle ainsi que les métiers « en vogue », souvent symboles des trajectoires de reconversions post covid, pourraient avoir atteint un plafond.
Palmarès des métiers enregistrant les plus fortes variations de la demande d’emploi
Nombre de demandeurs d’emploi en baisse
Nombre de demandeurs d’emploi en hausse