Selon le Point de conjoncture publié par l’Insee ce 27 mai, le secteur de la construction accuse une perte d’activité de - 38 % à fin mai, contre – 75 % avant le déconfinement, reflétant la reprise progressive d’une grande partie des chantiers. Toutefois, cette branche d’activité apparaît particulièrement impactée en comparaison des – 21 % de l’activité économique générale.
Dans ce premier Point de conjoncture publié depuis le début du processus de déconfinement, l’Insee tente de « mesurer l’évolution, en temps quasi réel, de l’activité économique (PIB) et de la consommation des ménages », que ce soit grâce aux remontées des entreprises, des fédérations professionnelles ou encore des enquêtes réalisées en mai, et estime avoir obtenu des données plutôt fiables malgré les circonstances particulières.
Avec – 21 % de perte estimée à fin mai (contre – 33 % début mai), l’activité économique fonctionne ainsi aujourd’hui à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise. En tablant sur le même rythme de reprise, l’Institut national de la statistique et des études économiques prévoit un deuxième trimestre à environ – 20 % après un premier trimestre à - 5,8 %. Il estime également que même en retrouvant un retour à la normale en juillet, le PIB français diminuerait de 8 % sur l’ensemble de l’année, ce qui lui paraît peu réaliste. L’Insee suppose que « l’impact global de la crise sanitaire en 2020 sera donc supérieur à ce chiffre, car la reprise économique, en France et dans le monde, restera au mieux progressive au second semestre ».
A cause de l’arrêt de la quasi-totalité des chantiers pendant plusieurs semaines, les activités de construction, qui comptent pour 6 % du PIB français, apparaissent particulièrement impactées avec une perte estimée à – 38 % après le déconfinement du 11 mai, contre – 75 % début mai, soit des chiffres supérieurs à la moyenne.
En comparaison du premier trimestre à – 5,8 % en France, notons que l’Espagne et l’Italie accusent une baisse d’activité respective de – 5,2 % et – 4,7 %, tandis que l’Allemagne a mieux résisté, grâce à ses mesures moins strictes, avec – 2,2 %. Sur l’ensemble de la zone euro, la baisse d’activité a atteint les – 3,8 %.