Achevé maintenant depuis plusieurs années, le nouveau ministère de la Défense, implanté dans le quartier Balard, a été réalisé d’une main de maître par Bouygues Construction pour un montant de 4 milliards d’euros. Il est malheureusement entâché par des soupçons de corruption, suite à la découverte d’une lettre anonyme datant de septembre 2010, rapelle Libération.
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Des informations que ledit Karim. A aurait tenté de monnayer auprès d’un dirigeant de Bouygues Construction, explique Libération. Ce dernier aurait "décliné avant d’en informer sa hiérarchie". Dans son rapport, le juge Tournaire, chargé du dossier, soulignera son étonnement du "fait que personne, au sein d’une multinationale aussi structurée, n’ait cru devoir signaler ces faits au ministère de la Défense et aux autorités judiciaires (...)".
Une perquisition chez Bouygues, mettant à jour un mémo datant de mai 2010, avait permis de statuer que le groupe avait baissé son prix de 100 M€ pour espérer remporter le marché face à Vinci et Eiffage. Si le dirigeant de Bouygues Construction impliqué dans l’affaire avait alors bénéficié d’un non-lieu, le capitaine du ministère avait pour sa part contesté le caractère confidentiel des documents transmis à Karim A.
La Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) aurait mentionné un "manque de rigueur" avant de rappeler "l’absence d’une violation du secret-défense", relate Libération. Alors que l’avocate du capitaine s’insurge contre l’absence de réaction face à "des pistes plus sérieuses qui crèvent les yeux (...) qui auraient pu conduire à annuler tout le marché", un enquêteur de la DRSD admet sur PV que "si le ministère avait voulu savoir, il nous aurait donné carte blanche. Ce n’était pas le cas. Quelqu’un voulait étouffer l’affaire".
Côté ministère de la Défense, alors dirigé par Jean-Yves Le Drian, on aurait estimé que la justice ne devais pas nécessairement être informée, ajoute Libération.