Les projets de modernisation n’ont pas la cote à Paris ces derniers temps... Après la Gare du Nord, c’est au tour de l’Hôtel-Dieu, situé sur l’île de la Cité, qui doit faire l’objet d’une rénovation très décriée.
Un projet "scandaleux", un "massacre patrimonial", du "vandalisme architectural"... Voilà les mots employés par les membres de la commission du Vieux Paris dans un avis rendu public le 10 décembre dernier. Le document a fait grand bruit, notamment à la Mairie de Paris, où Anne Hidalgo s’est empressée d’écrire à Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ainsi qu’au préfet de région Michel Cadot pour rectifier le tir.
Le projet, tel qu’il a été déposé par l’AP-HP auprès de la préfecture d’Ile-de-France, prévoit la restructuration, pour un montant évalué à une centaine de millions d’euros, des deux tiers de l’Hôtel-Dieu, rapporte Le Monde. Les travaux doivent débuter en 2020 et s’achever en 2025. "Le tiers restant, soit 20 000 m2, sera cédé au développeur immobilier Novaxia pour un bail de quatre-vingts ans", précise le quotidien.
Très remontée contre un projet qu’elle pointe du doigt depuis 2018, la commission du Vieux Paris n’entend pas en rester là. En cas d’autorisation de permis de construire, les associations de défense du patrimoine pourraient être mises dans la boucle, dans l’optique d’une action en justice, ajoute Le Monde.
Deux grands volets
Le projet de modernisation de l’établissement, baptisé "Projet médical et hospitalier" tel qu’il a été défini par l’AP-HP en 2016, prévoit un service d’accueil des urgences, un plateau de consultations spécialisées pluridisciplinaire, un important pôle de psychiatrie, un pôle de santé publique, comprenant des activités tournées vers le public (centre de santé sexuelle), ainsi que tournées vers la recherche (projet Chronicity, maladies chroniques).
Le "Parvis Notre-Dame" de l’Hôtel-Dieu, qui sera repensé par Novaxia, épaulé par Anne Demians et Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, ainsi que LBA et Constance Guisset Studio, comporte :
- un pôle santé de 10 000 m2 constitué d’un incubateur "Biotech/medtech" avec un espace de coworking dédié à l’intelligence artificielle en santé, une salle polyvalente d’une capacité de 1 000 personnes, une maison des associations de patients, et un accélérateur de design en santé
- un pôle "habitats solidaires" comprenant une résidence sociale étudiante, une maison du handicap, et une crèche associative
- une offre de restauration et de commerces, qui inclut un restaurant gastronomique, un café, un "food court" et des commerces.
Crédits photo : Architectures Anne Démians
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