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TERRASSEMENTS

Le secteur des matériels manque de constructeurs français

PUBLIÉ LE 12 AVRIL 2018
JULIA TORTORICI
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Le secteur des matériels manque de constructeurs français
Malgré une année 2017 exceptionnelle, marquée par une progression de 11,6% du chiffre d’affaires à 3,3 milliards d’euros, le Cisma (le Syndicat des équipements pour la Construction, les Infrastructures, la Sidérurgie et la Manutention) note pour la première fois une inversion de la courbe importations/exportations des machines pour le BTP.

Certes, en apparence, aucune raison de se plaindre. Le secteur peut sourire. Il atteint pour la première fois le niveau de 2006. Une amélioration que l’on doit pour beaucoup à la conjoncture bouillonnante mais aussi aux loueurs, incités par le dispositif Macron à investir dans le matériel neuf, notamment les matériels compacts, un segment avec le vent en poupe. « Mais ce qu’on retiendra de cette année 2017 c’est surtout l’inversion, pour la première fois, de la courbe relative aux importations et aux exportations », note Renaud Buronfosse, secrétaire général du Cisma. Les industriels du syndicat, pourtant galvanisés par un marché domestique dynamique, réalisent 57% de leur chiffre d’affaires à l’international. « En conséquence : un taux d’export qui passe sous la barre des 60%, à 57% », explique Jean-Claude Fayat, son président.

Une balance commerciale déficitaire

La faute très probablement à un secteur sous-industrialisé. « On compte 300 entreprises de plus de 10 salariés en France (dont 200 adhérentes au Cisma) contre plus de 500 référencées par VDMA, en Allemagne. Soit un rapport de 2,5 à 3 fois plus élevé », remarque Renaud Buronfosse. Des constructeurs du reste confrontés à une reprise trop vive générant une demande intenable, malgré des performances incontestables à l’export. La cadence est difficile à suivre pour servir le marché et les opportunités s’ouvrent pour les importateurs de matériels. Le cas du Grand Paris, bien qu’il ne représente que 12% de l’activité des TP en France, est symptomatique. Les besoins en machines sont énormes. Pour tenir leurs délais, les entreprises de travaux n’ont plus que le choix de la location ou de l’importation. Non sans raison l’on voit sur ce chantier des machines plus spécifiques, rarement employées ailleurs.

Les exportations progressent pourtant bien, à 3,3%, principalement en Union européenne où elles représentent 49% soit une augmentation de 13%. « On notera la belle percée du marché hollandais qui se place sur la 3e marche du podium devant un Royaume-Uni touché par le Brexit », précise Jean-Claude Fayat. « Ailleurs dans le monde, elles faiblissent, notamment en Amérique du Nord (-8%), en Afrique (-11%) où l’Algérie recule sensiblement (-33%) en proie à des tensions politiques, et surtout en Asie Pacifique (-4%) impactée par la Chine (-26%) où des problèmes de financement se font sentir ». En raison du fort rebond du marché et du nombre insuffisant de fournisseurs sur le territoire, la France se place désormais à 2e place du podium en matière d’importations, à égalité avec le Royaume-Uni, avec 14% des flux. L’Allemagne concentre toujours la plus grosse part de marché, avec 24,4%, suivie par l’Italie (10,8%). L’ensemble de la zone UE revendique une croissance des importations de 10%.

La manutention suit la tendance

La santé du secteur des matériels de manutention reste florissante d’une année sur l’autre. La production s’élève à 4,6 milliards d’euros en croissance de 14%. « La production du marché français dépasse même le niveau de 2007 avec 70 000 chariots industriels vendus », relève Jean-Claude Fayat. Le marché domestique est évalué à 2 milliards d’euros contre des exportations à un niveau de 2,6 milliards d’euros, en progression de 7%. Le taux d’export baisse donc à 56%. « Le constat est donc le même que dans le secteur des matériels de BTP : la balance commerciale est en déficit, de -564 M€ », ajoute le président.  L’engouement pour ces matériels est essentiellement concentré en Europe (70%) où la production augmente de 9%. L’Amérique du Nord et l’Afrique représentent à elles-deux 8% et 7% des exportations en croissance respective de 16% et 18%. L’Allemagne et l’Italie s’adjugent quant à elles 50% des importations en Union européenne.
 
Jean-Claude Fayat, président du Cisma. Crédit photo : BTP Magazine
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