« Tous les indicateurs économiques sont passés au vert en 2017. Sur le plan mondial, les marchés sont dans leur ensemble florissants avec une zone nord-américaine en croissance de +10%. La partie Europe Afrique Moyen Orient progresse de +16 % et le marché chinois explose à +74 %. La France s’est quant à elle démarquée de ses voisins par ses bonnes performances économiques et une confiance retrouvée avec une production industrielle qui approche les 2% et des ventes de matériels de chantiers tous confondus en hausse de +19% », signale en introduction Jean-Marie Osdoit, Président du Seimat, le syndicat des importateurs de matériels de TP, Mines et Carrières, Bâtiment, Levage et Manutention. L’année 2017 se caractérise également par une croissance maîtrisée et des investissements raisonnés, avec toujours l’effet positif de la loi Macron prolongée mais surtout un besoin réel de rajeunir des parcs de matériels de production. « Une perspective qui laisserait présager d’une croissance assez linéaire pour les deux années à venir avec un pic en 2020 », ajoute Jean-Marie Osdoit. Seules les capacités industrielles des constructeurs et la disponibilité des fournisseurs de composants restent des variables d’ajustements à la hausse comme à la baisse dans une conjoncture favorable.
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Matériels de terrassement : +16%
Matériels compacts : +22%
Matériels routiers : +20%
Matériels pour le béton : +46%
Matériels de manutention et levage : +12%
Les ventes de machines compactes continuent de se démarquer en 2017, sous le coup d’une accélération du renouvellement des parcs mais aussi de l’élargissement de la demande. Les gammes compactes enregistrent ainsi la plus forte progression de l’année avec +22% pour atteindre 16 932 unités. Produit phare du créneau, la mini-pelle représente à elle seule 68% du volume (11 574 machines de 0 à 6 t), et rejoint presque le pic historique de 2007 qui était 11 676 unités. Sa représentativité dans la famille des matériels de terrassement est ainsi passée de 29% en 1998 à 53% en 2017. Du côté des loueurs généralistes, les facturations directes des constructeurs progressent de +29 % entre 2016 et 2017 à 4 321 unités. Mais en totalisant les ventes de mini-pelles faites par les réseaux de distribution à destination du secteur de la location, on se rapprocherait plus d’une part de 45% du marché total. Le Seimat va d’ailleurs proposer prochainement des statistiques de ventes de mini-pelles faites par le réseau de distribution aux loueurs. « A noter, la stagnation du segment des midi-pelles qui représentent depuis 2 à 3 ans entre 6% et 8% du marché des machines compactes en France », note encore le président. Sur le segment des compacts, le Seimat table sur des ventes de 17 600 unités en 2018, soit une progression de +4%.
Besoin de renouveler
Les matériels de production en terrassement, mines et carrières connaissent de leur côté une hausse de 16% à 4 700 unités, sans pour autant dépasser la barre symbolique des 5 000 ventes réalisées en 2005/2006. Les pelles sur chenilles de plus de 12 t, modèle baromètre de la catégorie, atteignent les 2 231 unités (1930 en 2016). Les pelles sur pneus de plus de 11 t s’élèvent à 968 unités (772 en 2016). Outre la pelle sur chenilles, qui reste l’engin incontournable du secteur, celle sur pneus suscite de plus en plus d’intérêt et aurait même tendance à vouloir combler un retard sur nos voisins allemands (ou même suédois) où il se vend autant de modèles sur chenilles que sur pneus. A noter également que dans les matériels en devenir, le tombereau articulé progresse de 8% en 2017 à 172 modèles, ceci grâce au retour des commandes de clients historiques. Le Seimat prévoit en 2018 la commercialisation de 5 200 machines de production, en lien avec l’activité prévisionnelle de la FNTP comprise entre 2,5% et 4% pour 2018.
Les autres secteurs qui tournent
Les matériels routiers avec le compactage progressent de +21% à 13 818 machines réparties en 2 808 compacteurs à rouleaux, 170 finisseurs (-6%) et 10 840 pilonneuses et plaques vibrantes (+21%). Sur cette catégorie, le Seimat prédit des ventes en 2018 à 14 000 unités, soit une progression de +1%. Le niveau d’activité étant déjà haut, la prudence est de mise pour le syndicat. Les matériels pour la mise en œuvre du béton, essentiellement représentés par les bétonnières portées (1 203 camions toupie), sont en croissance de 46%, activité soutenue par la reprise dans le secteur du bâtiment (+4,7 % sur 2017, +2,4 % sur 2018). Sur cette catégorie de matériels, le Seimat table sur des ventes en progression de 3% en 2018. Les matériels de manutention et levage, composés essentiellement de nacelles élévatrices et de chariots télescopiques, font une percée de +12% en 2017; ce dernier segment profite d’une activité dans le secteur agricole plus soutenue que prévu. Dans cette catégorie de matériels, le Seimat annonce des ventes en progression de 5% en 2018 pour atteindre 14 100 unités.
Si les ventes de matériels ont augmenté de 19% en 2017 avec 50 214 machines commercialisées, le Seimat prévoit une année 2018 en légère hausse inscrite dans une fourchette de +4,1% (52 300 unités) à 8 % (54 200 unités). Ceci se base sur différents facteurs, notamment l’avancement des livraisons des commandes réalisées dans le dispositif de la loi Macron prolongée jusqu’en 2019 et des capacités industrielles. Un point d’interrogation est apposé sur le scénario des mises en chantiers de bâtiments neufs dont le niveau en 2017 était déjà très haut à près de 500 000 logements mis en chantiers, un record. Sachant aussi que les grands travaux de l’envergure d’un Grand Paris ne représentent pas plus de 10% de l’activité globale des TP en nombre d’unités. « Dans un cycle de reprise comme nous connaissons actuellement, il est intéressant d’étudier les différentes mutations de marché qui répondent à de nouvelles attentes ou usages des clients. Nous l’avons déjà vécu avec l’émergence du chariot télescopique en lieu et place de la grue automotrice, ou des pelles compactes polyvalentes en remplacement des chargeuses pelleteuses. Demain, il serait intéressant de voir l’évolution des pompes automotrices ou de chantiers qui sont très répandues chez nos voisins allemands et encore très peu chez nous », confie Jean-Marie Osdoit.
