Les trois lauréats qui ont obtenu les meilleures notes à l’issue des pitchs de présentation le mardi 1er décembre ont donc été offciellement distingués sur Pollutec on line.
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Le 2e prix est attribué à Azola pour sa technologie de stockage temporaire du biométhane pour pallier les faibles demandes sur le réseau. Le CRIGEN, laboratoire R&D d’Engie, a développé une technologie de stockage cryogénique tampon qui permet de transformer à la demande le biométhane en bioGNL. Développée sous le nom de LiLiBox (pour Little Liquefaction Box), cette solution s’appuie sur un procédé intégré de liquéfaction, épuration, stockage, réinjection et contrôle à distance qui ne nécessite aucune machine tournante, d’où un faible coût en CAPEX. Elle vise à améliorer la profitabilité des sites d’injection de biométhane et à réduire les émissions de GES. Le procédé combine un cycle ouvert d’azote liquide et un procédé propriétaire de purification CO2/H2O (cf. épuration par « polishing »). Ainsi, au lieu d’être torché lors des périodes de faible demande, le biométhane est temporairement stocké sous forme liquide puis réinjecté lorsque l’équilibre offre / demande est rétabli. Cette technologie baptisée Azola se décline principalement en un outil de flexibilité pour les producteurs de biométhane (Azola BIO) et un outil de renforcement pour les gestionnaires de réseau de distribution (Azola GRID). Les clients ciblés pour Azola BIO sont essentiellement les unités de méthanisation qui injectent sur le réseau, les unités de méthanisation qui ne peuvent pas être connectées au réseau et les unités de cogénération agricole qui se rapprochent de la date d’expiration de leur tarif de rachat.
Et le 1er prix va à Haffner Energy pour sa première unité industrielle de production d’hydrogène à partir de biomasse. Spécialisée dans la valorisation énergétique de la biomasse, Haffner Energy avait présenté sur Pollutec 2018 sa technologie de production d’hydrogène à partir de biomasse et de déchets organiques. Cette solution appelée Hynoca (pour HYdrogen NO CArbon) associe la thermolyse (chauffage) et la gazéification de la biomasse, permettant ainsi d’obtenir un hydrogène renouvelable tout en piégeant le carbone. Les biomasses utilisées en amont sont essentiellement locales (rémanents de bois des industries, déchets forestiers et agricoles…). Et en aval, les coproduits issus du procédé de thermolyse sont valorisables : l’hypergaz trouve des débouchés dans les réseaux de chaleur et le biochar, riche en carbone, peut être utilisé en agriculture. En plus d’une production sur-site grâce à des stations modulables, ce retour du carbone dans le sol et l’auto-alimentation en chaleur pour le processus de thermolyse via une partie de l’hypergaz produit permettent au procédé d’avoir une empreinte carbone neutre, voire négative.
Un prix spécial du jury a été décerné à la startup Toopi Organics pour son procédé microbiologique de valorisation de l’urine humaine en produit agricole. La startup Toopi Organics a breveté un procédé microbiologique capable d’enrichir l’urine humaine en micro-organismes d’intérêt agronomique. L’urine qui contient déjà les éléments fertilisants NPK (azote, phosphore, potassium) est dépolluée puis convertie en biostimulants. Ces biostimulants favorisent l’assimilation de l’azote atmosphérique et permettent une meilleure absorption des nutriments. Selon des études menées par Bordeaux Sciences Agro et la Chambre d’Agriculture de la Gironde, ils sont de 30% à 110% plus efficaces que les engrais minéraux traditionnels. De plus, ces biostimulants contribuent à diminuer les besoins en eau des végétaux, réduisant ainsi le stress hydrique. Les biostimulants à base d’urine ont donc un effet à plusieurs niveaux de la transition environnementale : gestion des déchets, préservation de la ressource en eau et réduction des risques en offrant aux agriculteurs la possibilité de s’affranchir de leurs besoins en engrais minéraux.