Art urbain pour minipelle

Techniciens de maintenance et street-art. C’est le mélange original et inattendu proposé par le programme 3MTPM à une cinquantaine de lycéens franciliens de la filière Maintenance des matériels de construction. L’objectif : valoriser un secteur qui peine à pourvoir, faute de candidats, 1500 postes de techniciens par ans.

Chaque année en France, moins de 1000 diplômés en Maintenance des matériels de construction (du CAP à la licence pro) sortent des lycées professionnels et CFA. Les chantiers du Grand Paris dynamisent le secteur, les métiers proposés sont évolutifs, non délocalisables, et pour 90% des postes à pourvoir, en CDI. Et pourtant, la filière peine à attirer. Les organisations professionnelles Cisma, DLR et Seimat ont donc constitué le programme 3MTPM, pour Métiers de la Maintenance des Matériels de Travaux Publics et de Manutention. Une entité destinée à promouvoir la filière et ses débouchés.

Dernière opération en date : 3 ateliers Mix’Art, dans autant de lycée professionnels. Encadrés par l’association éducative ARIANA, qui agit pour l’insertion sociale et civique des jeunes, ces ateliers ont permis à des élèves de la filière Maintenance des matériels de construction de s’essayer à l’art urbain. Au programme, découverte de la technique avec un artiste-peintre, puis décoration libre d’un engin de chantier. Les machines ainsi “graffées” ont ensuite été exposées sur le salon Intermat.

Au lycée Charles-Petiet, la mini-pelle prend des couleurs !

Au lycée Charles-Petiet, à Villeneuve-la-Garenne, ce sont Elias, Alexandron, Ryan, Ahmed et Jesse, entre 15 et 16 ans, qui ont pris la bombe pour rehausser de couleurs une mini-pelle. “On est parti sur un cygne multicolore, le bras de la pelle faisant le cou, explique Ryan. Avec du violet, du vert, du blanc, et le train en noir. Pour nous c’était l’occasion de se faire plaisir et de faire connaître notre formation.” Présent également, Christophe Pazem, professeur en Arts Appliqués : “c’est un public qui a besoin d’être valorisé, et la principale difficulté, c’est de les impliquer. C’est le paradoxe de la situation : il y a une grosse demande de la part du secteur, mais peu d’intéressés... Une de nos problématiques, c’est que les jeunes passionnés de mécanique se tournent surtout vers l’automobile. Nous cherchons donc à montrer que des passerelles entre l’automobile et les engins de construction sont possibles.” Une opération de communication originale qui, espérons-le, sera entendue.