RTE va consacrer un investissement de 200 M€ pour sécuriser le grand quart sud est de la France dont l’alimentation électrique est historiquement tributaire d’un seul axe à 400 000 V. La solution retenue est une liaison souterraine en 225 000 V en courant alternatif de plus de 100 km, dont une section de 65 km, ce qui constitue un record mondial.

Avec la Bretagne, la région Paca est définie par RTE comme une zone à risque en terme d’alimentation électrique. Elle est "connectée" par une seule liaison à très haute tension en 400 000 V, tributaire d’aléas naturels, notamment les incendies de forêts. Le projet de renforcement par un deuxième axe à 400 000 V franchissant la zone sensible du Verdon ayant été débouté, RTE s’est tourné vers une option plus « environnementale », l’enfouissement d’une liaison en 225 000 V sur 107 km, divisée en 3 tronçons, dont le plus long de 65 km entre les postes de Boutre, au Sud de Manosque et de Trans, au sud de Draguignan. Ce nouvel itinéraire « bis » devrait à terme soulager le Var et les Alpes Maritimes, territoires les plus exposés aux risques de coupures. Dès 2008, RTE avait procédé à des mesures d’optimisation, permettant d’augmenter de 30 % la capacité d’alimentation existante. Sur cette première phase, RTE aura déjà investi 85 M€.
Avec un linéaire cumulé de 107 km, le filet de sécurité PACA représente un véritable défi technologique.  RTE a ainsi développé en partenariat des câbliers retenus sur ce chantier, Silec, Nexans et Prysmian un câble à isolation synthétique et renforcé en cuivre de 2 500 mm² et de 14 cm de diamètre, qui pèse 33 kg/ml. C’est la première fois que RTE utilise des câbles aussi lourds. "Nous avons également essayé de maximiser les longueurs de tirage de câbles avec une pose record d’un seul tenant sur 1,4 km. Pour ce faire, des tourets de 40 t seront acheminés et utilisés pour ce chantier de grande envergure », souligne Jean-Marc Baguet, directeur d’aménagement, en charge du projet du filet de sécurité.