"Dans une situation normale en fin de cycle électoral, l’activité des travaux publics devrait être boostée, les projets engagés s’achevant avant le renouvellement des maires. Sans visibilité aucune sur le budget de la France 2026, et potentiellement les risques de rabotage sur leurs dotations, les collectivités territoriales restent très prudentes dans leur investissement. Même si elles n’ont jamais connu un taux d’endettement aussi faible et que leur trésorerie serait positive de 60 milliards d’euros", explique Alain Grizaud.
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Pour autant, la FNTP rappelle que les besoins sont bien réels et urgents, énergétiques (restructuration des réseaux électriques chez RTE et Enedis), création d’infrastructures structurantes (LNSO, LNPCA, CSNE), travaux de régénération des voies ferroviaires mais aussi routières. Dans ce contexte, "la baisse amorcée au 3ᵉ trimestre 2025 devrait s’accentuer en 2026, sous l’effet conjugué des élections municipales et d’un contexte budgétaire et politique tendu".
Concernées au premier chef par la baisse drastique des commandes des collectivités territoriales (intercommunalités, régions, départements), les entreprises de moins de 50 salariés (90 % des 8 600 adhérents de la FNTP), celles qui traitent des chantiers de proximité, (le panier moyen d’un chantier en France étant de 150 000 €).
Du côté des grands opérateurs, les trajectoires diffèrent. D’un côté, la Société du Grand Paris prévoit de diminuer de 800 M€ l’enveloppe de ses travaux en 2026, SNCF Réseau dont les travaux de régénération de voies monteront en puissance en 2027-28. De l’autre, des grands projets neufs qui poursuivent leur cours mais à un rythme inégal, comme le Canal Seine Nord Europe qui n’est pas vraiment lancé en totalité. Les concessionnaires autoroutiers devraient maintenir un niveau d’activité stable. Ce n’est que du côté des donneurs d’ordre de l’énergie que le ciel s’éclaircit avec des projets d’investissements assez notables à la fois pour RTE et Enedis, GRDF, Natran (portés par les raccordements au réseau dans le biogaz).
La reprise de l’activité en 2026 dépendra largement de l’évolution des taux d’intérêt lors des prochains mois. Toutefois les indicateurs du logement neuf laissent entrevoir quelques signaux positifs, +7 % pour les permis et +3 % pour les mises en chantier à fin août 2025 (tendance à un an). Dans le non résidentiel, la chute du marché des bureaux se confirme, le secteur logistique affiche une faible dynamique et celui industriel reste dans l’indécision. Au final, l’activité TP auprès de la clientèle privée devrait être en hausse (+2,3 %) en 2026, marquant un premier redressement après plusieurs années de repli.
La FNTP vous invite à consulter l’étude de l’institut Terram sur ce que disent les Français de leurs réseaux (communément appelés infrastructures invisibles) au quotidien. On y constate que 88 % des 3 000 personnes interrogées estiment que l’eau, les réseaux et la voirie doivent être des sujets abordés lors de la campagne des élections municipales de 2026.