Le délicat dossier du déploiement de la fibre optique semble doucement se débloquer avec l’annonce de l’accord trouvé entre SFR et Bouygues Telecom. Les deux opérateurs se sont entendus pour co-investir dans certaines zones très denses et sur certaines communes retenues. Ils conserveront toutefois des offres commerciales distinctes.
L’Arcep (Autorité de régulation des télécoms) se réjouit de cet accord et qui souligne « le dynamisme et la capacité d’un nouvel entrant sur le marché du haut débit (Bouygues Télécom) à investir de manière pérenne dans les infrastructures de très haut débit en fibre optique (FttH) ». L’Autorité doit d’ailleurs prochainement rendre public un nouveau cadre réglementaire favorisant la mutualisation, cette fois-ci dans les zones peu denses. Tout le territoire français pourra ainsi en bénéficier et pas seulement les zones fortement urbanisées.
Les deux opérateurs s’appuieront sur une technologie commune (GPON, par opposition au P2P déployé notamment par Free) pour mutualiser leurs réseaux horizontaux (en amont des immeubles).
Bouygues Telecom confirme déployer, via cet accord, son propre réseau de fibre optique, plutôt que de le louer comme cela a toujours été le cas jusqu’à présent. De l’avis de l’opérateur lui-même, cet accord était financièrement important pour permettre au groupe de se lancer : « cet accord relatif au partage d’un réseau de fibres horizontal permet à Bouygues Telecom, nouvel entrant dans le fixe, de devenir un acteur de la fibre à part entière », indique Olivier Rousset, directeur général de Bouygues Telecom. C’est aussi un signe fort montrant sa volonté de devenir un acteur majeur puisque, auparavant, il louait sa structure très haut débit à Numéricable. Dorénavant, il construit sa propre infrastructure. SFR, de son côté, y voit une opportunité de renforcer sa « capacité d’investissement et de déploiement ».