Le tribunal administratif de Montreuil vient d’annuler l’autorisation environnementale qui octroyait une dérogation au Code de l’environnement pour créer le CDG Express, liaison de 32 km qui doit relier en 20 minutes la Gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy.
Tangage et roulis sur le CDG Express ! Selon une décision consultée lundi 9 novembre par l’AFP, la justice administrative a partiellement annulé l’arrêté autorisant les travaux de la ligne ferroviaire qui doit relier l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle au centre de Paris. Cet arrêté, signé le 11 février 2019 par les préfets de Paris, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et du Val-d’Oise octroyait une dérogation au code de l’environnement pour créer le CDG Express. La dérogation s’appuyait sur le principe sine qua non que le projet ferroviaire répondait à un « intérêt public majeur » et pouvait à ce titre traverser des zones où vivent des espèces protégées. Or le tribunal vient de remettre en question les deux grandes raisons d’être du projet, à savoir les prochains Jeux olympiques de Paris 2024 et une meilleure desserte vers Roissy. La première ne se justifiant plus car la mise en service du CDG Express a été décalée à fin 2025 pour limiter les perturbations liées aux travaux en particulier pour le RER B. Quant à la deuxième, elle ne tiendrait plus non plus dans la mesure où le tribunal a pointé dans son jugement qu’en raison de la pandémie de Covid 19, il n’apparaît pas « qu’une reprise de la croissance de trafic aérien puisse être anticipée à la date prévisible de mise en service de l’infrastructure litigieuse ». Le projet du CDG Express ne peut donc être regardé « comme constituant une infrastructure indispensable ». Dans ce contexte, et « si les chantiers non concernés par cette dérogation peuvent se poursuivre » a réagi le gestionnaire d’infrastructure (GI) chargée du CDG Express, ils sont pour le moment arrêtés dans toutes les zones où il y a des espèces protégées. Sollicités par l’AFP, la préfecture d’Ile-de-France et le ministère des Transports n’ont pas réagi dans l’immédiat, tandis que SNCF Réseau, chargé des travaux, s’est refusé à tout commentaire. Nul doute cependant que le GI fera appel de la décision. Ce dernier précisant travailler à « identifier les adaptations nécessaires pour les chantiers concernés ».