Le 27 février 2018, le Groupe GMB Invest / ICM, fondé par l’industriel mayennais Claude Marquet, a acquis le projet Cademce[1], une plateforme innovante de bancs d’essais visant à reproduire en laboratoire à l’échelle 1 les divers comportements électriques et mécaniques du sous-ensemble formé par la caténaire et la bande de captage du pantographe des trains à grande vitesse. Initié à l’origine par la Région Picardie à Méaulte (80) avec de grands industriels du ferroviaire, ce projet comprenant 3 bancs de tests, l’un statique, l’autre hybride et le troisième dynamique avait été interrompu en mai 2016 à la suite de la découverte d’un problème lié à la dalle en béton de l’usine.
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Pour relancer le projet, le Groupe GMB Invest / ICM va construire pour abriter ces trois bancs une nouvelle usine à Valenciennes (59), au sein du cluster Transalley, avec le soutien de la région Hauts de France. Cette implantation au cœur de l’écosystème ferroviaire, à proximité des donneurs d’ordres, des sous-traitants ainsi que des moyens d’essais, de recherche et des universités, participe de la volonté de structuration de la filière et d’aménagement du territoire, portée par la Région. L’intégration des bancs sera réalisée par les filiales Industrelec (France) et Apicom (Italie) du groupe pour une mise en service prévue fin 2019.
Trois bancs d’essais pour devancer la concurrence
Pour bien mesurer l’intérêt de ce type de recherche, il faut savoir que plus un train va vite, et plus le contact entre la bande de captage et la caténaire se trouve modifié. Cela entraîne une perte de contact et l’apparition d’un arc électrique qui est en grande partie responsable de l’usure de la bande de captage. D’où la nécessité de bien comprendre les phénomènes physiques à l’œuvre afin d’améliorer le cycle de vie de ces composants. Plus précisément, le banc statique a pour mission de simuler le captage à l’arrêt dans un environnement climatique varié (givre, humidité, sable). Le banc hybride permettra quant à lui de déterminer les caractéristiques dynamiques des pantographes. Enfin, le banc dynamique (une première mondiale) permettra de reproduire les conditions réelles de circulation d’un train à grande vitesse avec des vitesses (jusqu’à 500 km/h) et des intensités élevées (jusqu’à 2 500 A) dans des ambiances climatiques extrêmes. Des conditions qui prennent en compte la conception des trains du futur (plus rapides, plus économes en énergie) mais aussi les changements climatiques. Ces bancs d’essais pourraient également être adaptés à d’autres domaines, comme l’aéronautique.
[1] Caractérisation dynamique et environnementale de moyens de captage électrique