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42 500 défaillances d'entreprises en 2022 dont 12 256 au 4e trimestre

PUBLIÉ LE 17 JANVIER 2023
LA RÉDACTION
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42 500 défaillances d'entreprises en 2022 dont 12 256 au 4e trimestre
Crédit : Asteres
Selon les chiffres d’Altares, sur 42 500 procédures ouvertes sur 2022, le nombre de défaillances accuse une hausse exceptionnelle de près de 50 % par rapport à 2021, un taux jamais observé auparavant. 12 256 défaillances ont été recensées au 4e trimestre. 

Des défaillances encore contenues

Avec 42 514 procédures enregistrées, le volume des défaillances remonte à son niveau de mai 2020. Le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de 10 000 par rapport aux niveaux de 2019. La hausse sur un an est quant à elle exceptionnelle (+49,9 %), un rythme annuel jamais connu qui confirme l’accélération de la sinistralité entrepreneuriale. La tendance est restée forte sur le dernier trimestre (+48 %) après l’envolée de l’été (+70 %) et les augmentations du début d’année (+35 % au 1er trimestre et +50 % au 2ème trimestre). A fin 2022, sur douze mois, le nombre d’ouvertures reste inférieur de 18 % à celui enregistré fin 2019 ; un écart qui n’est déjà plus que de 9 % sur le seul dernier trimestre, après un mauvais mois de novembre déjà identique à celui de 2019.
 
Crédit : Asteres

Des procédures de sauvegarde minoritaires

Avec 1 125 jugements prononcés en 2022, le nombre de procédures de sauvegarde est au plus haut sur cinq ans. En augmentation de 54,3% sur un an, son rythme accélère encore au quatrième trimestre (350 ; +73%). Toutefois, ce dispositif réservé aux seules entreprises n’étant pas en cessation de paiement représente toujours moins de 3 % de l’ensemble des procédures. Fin janvier 2023, les tribunaux devraient « seulement » prononcer la 6000e sauvegarde, un chiffre bien dérisoire, 17 ans après l’entrée en vigueur de cette procédure. Les procédures de redressement judiciaire (RJ) augmentent plus vite encore. 10 132 jugements ont été prononcés, soit 55,8 % de plus sur un an. Mais moins d’un jugement sur quatre (23,8 %) est une ouverture de RJ, un taux très en-dessous des 30 % observés avant crise. Sur le dernier trimestre, le nombre de RJ (3027) est encore en hausse rapide, +57 %.

Depuis la crise, les liquidations directes sont devenues la norme. 31 257 liquidations judiciaires (LJ) ont été ouvertes (+47,9%) en 2022 et 8 879 (+44,8%) au cours du quatrième trimestre. Depuis 2020, les LJ concentrent les trois quarts des jugements prononcés contre les deux tiers avant Covid.

L’emploi menacé

L’augmentation des défaillances touche toutes les tailles d’entreprises. Cependant, la situation est particulièrement préoccupante pour les PME de 10 à 99 salariés. 3 214 ont défailli en 2022 contre 1 804 en 2021, soit une envolée de +78 % sur un an. Le 4e trimestre concentre le tiers de ces défauts (1 037) soit une augmentation de + 93 % par rapport à la même période en 2021 (538). Ce quatrième trimestre se clôture sur la plus forte dégradation enregistrée depuis 2014 (1163). Les sociétés les plus grandes ne sont pas épargnées puisque près d’une centaine (95) a fait l’objet d’une procédure. La hausse des procédures sur ce « segment » (+28%) est très en-dessous de la moyenne globale (+50 %). Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés bondit. Tombé en 2021 sous le seuil des 100 000, il augmente très nettement et atteint 143 500. C’est près de 50 000 de plus sur un an mais encore 40 000 de moins par rapport à 2019.

Le quart des faillites dans le BT¨P

Le secteur de la construction, qui concentre le quart des faillites, repasse au-dessus des 10 000 défauts avec 10033 procédures ouvertes soit 33,6 % de plus qu’en 2021. Une tendance inférieure à la moyenne nationale (+49,9 %), portée par le gros œuvre (2 874 ; +22,8 %) et en particulier la maçonnerie générale (+22,3 %) et la construction individuelle (+20,6%). Le second œuvre en revanche affiche une dégradation rapide (4 932 ; +51,5 %). C’est particulièrement le cas dans les travaux d’isolation (+94 %) qui retrouvent déjà le niveau des défaillances de 2019 (208). Les travaux publics accusent une hausse de 43,7 % en dépit d’une relative résistance des travaux de terrassement courants (+30,7 %). C’est la promotion immobilière qui enregistre la meilleure performance (+ 12,4 %) tandis que la hausse atteint 41,9% dans les agences immobilières.

La résistance des entreprises provençales et franciliennes

Une défaillance sur trois se concentre en Provence-Alpes-Côte-D’azur et Ile-de-France. Dans ces deux régions, la hausse des procédures est contenue sous les 40 %, maintenant la tendance nationale sous la barre des +50 %. En PACA, 4493 procédures ont été ouvertes soit une hausse de +37,9% sur un an. Elles sont 9197 en Ile-de-France (+35,3 %). Au quatrième trimestre, le rythme n’accélère pas. Dans trois régions l’augmentation avoisine 50%. Bourgogne-Franche-Comté (+48,6 %), Grand-Est (+50,9%) et Pays-de-la-Loire (+51,9%). La première parvient à ramener la hausse à +22 % sur le dernier trimestre contrairement au Grand Est où les défauts s’envolent de 67 % en fin d’année. Trois autres régions enregistrent des augmentations comprises entre +55 % et +60 %. Il s’agit de Centre-Val-de-Loire (+55,3 %), Nouvelle-Aquitaine (+56,4 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (+58,4 %). Dans chacune de ces régions, la tendance se dégrade encore sur le quatrième trimestre. Dans quatre régions la hausse est comprise entre +60 % et +70 %. C’est le cas de la Bretagne (+60 %), la Normandie (+64,5 %), la Corse (+65,8 %) et l’Occitanie (+67,9 %). Les Hauts-de-France ferment la marche avec un nombre de défaillances qui flambe de +77,1%. A noter toutefois, la région s’inscrit dans une meilleure tendance au 4e trimestre avec une hausse de 37,4 %.

« Il y a un an, nous rejetions l’hypothèse d’une explosion des défaillances en 2022, en anticipant malgré tout une hausse sensible des défauts. Si le cataclysme n’a pas eu lieu, le rythme est plus soutenu qu’envisagé, faisant craindre un retour aux valeurs d’avant crise plus tôt que prévu. 2019 s’était achevé sur 52 000 défaillances, 2023 pourrait dépasser ce seuil et nous ramener aux valeurs de 2017 au-delà de 55 000. Un nombre certes important mais plutôt raisonnable au regard du contexte très difficile que nous traversons. Pour certaines TPE et PME, les chances de survie sont compromises. Pour certaines, la fragilité de leur structure financière est en cause. Pour d’autres c’est paradoxalement leur incapacité à honorer des carnets de commande pourtant bien remplis qui pourrait les amener au défaut. En cause, les difficultés d’approvisionnement, l’explosion des coûts des matériaux et les problèmes de recrutement. Dans tous les cas, les prêteurs seront plus exigeants et se concentreront sur les sociétés dont les bilans seront les plus solides. Les contraintes financières (remboursement des dettes Covid et notamment PGE ; inflation ; hausse des taux ; facture énergétique, etc.) sont malheureusement vouées à peser toujours plus lourd. Alors que les tensions sur les trésoreries des entreprises se font déjà ressentir, le financement de l’exploitation et donc du BFR (Besoin en Fonds de Roulement) aura à n’en pas douter l’attention des directions financières des TPE PME comme des ETI. », conclut Thierry Millon, directeur des études Altares. 
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