Si l’on dénombre quelque 1 000 projets de tunnels dans le monde, pour un montant global de 680 milliards d’euros, seuls 10 d’entre eux apparaissent comme ahurissants. On vous fait la liste.
À Taïwan, un important projet de tunnel sous-marin de 126 km s’inscrit dans le plan quinquennal 2016-2020 du président chinois Xi Jinping. Objectif : réintégrer Taïwan au sein de la Chine en reliant l’île au continent. Il s’agit de la distance marine la plus longue au monde. Les Norvégiens construisent, depuis avril dernier, le premier tunnel maritime immergé de la planète. D’une longueur de 1,7 km, il doit permettre aux navires de fret et passagers de contourner la péninsule de Stad. Les Norvégiens ont décidément le monopole des records. Ils travaillent en parallèle à l’excavation d’un tunnel bitube de 26,7 km à 390 m sous la mer, afin de relier le nord et le sud du Rogaland, séparés par un fjord et une île. Ouverture prévue pour 2025/2026.
Impossible de passer à côté des Etats-Unis. En dépit d’un état global des infrastructures plutôt alarmant, l’homme d’affaires Elon Musk a imaginé deux grands projets. Le premier, porté par sa société Boring Compagny, porte sur le creusement de tunnels sous les grandes villes américaines pour réduire les embouteillages. Les véhicules pénétreraient dans un tunnel via un ascenseur, puis se déplaceraient automatiquement sur des rails magnétiques à une vitesse de 200 km/h. Le second, Hyperloop, est désormais connu du grand public et consiste à construire un tube de transport ferroviaire à la vitesse inégalée.
Non, l’Egypte n’est pas morte. Le pays à la situation géopolitique agitée souhaite développer la péninsule du Sinaï en creusant six tunnels, quatre routiers (3,8 km) et deux ferroviaires (5,6 km), pour relier la ville de Port-Saïd aux futures zones industrielles, en passant sous le Canal de Suez. En Amérique du Sud, le plus long tunnel du continent est en cours de construction. D’une longueur de 14 km, il doit relier la ville de Coquimbo au Chili à celle de San Juan en Argentine, en évitant le franchissement du col d’Agua Negra à 4 780 m d’altitude !
En Suisse, l’activité ferroviaire va bon train. Les investissements sont à la hauteur des ambitions puisqu’un système de fret ferroviaire entièrement automatisé sera mis en place à 50 m sous terre dans un tunnel de 6 m de diamètre. Le premier tronçon de 70 km doit être creusé entre Härkingen-Niederbipp et Zurich à l’horizon 2030. Avec le Crossrail, Londres a concentré le plus grand nombre de travailleurs (10 000) dédiés au percement d’un tunnel de 42 km, tronçon principal de la nouvelle liaison ferroviaire de 100 km qui entrera en service en 2018.
La Chine garde bien au chaud un projet de tunnel de 1 000 km destiné à acheminer l’eau des montagnes du Tibet vers le désert du Taklamakan au Xinjiang. Il pourrait être le plus long du monde s’il venait à voir le jour. Enfin, impossible de ne pas parler du projet Lyon-Turin, cette LGV de 57 km entre St-Jean-de-Maurienne (France) et Suse (Italie) qui devrait être opérationnelle en 2029.
