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FNTP : « Quand la pénurie de main d’œuvre guette le Grand Paris »

PUBLIÉ LE 17 NOVEMBRE 2017
J.T.
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FNTP : « Quand la pénurie de main d’œuvre guette le Grand Paris »
Pour la première fois depuis 10 ans, le secteur des travaux publics peut sourire. Si 2017 reste une année plutôt mitigée, le chiffre d’affaires attendu en 2018 devrait grimper de 4%, porté par les travaux du Grand Paris Express. La profession, qui pense être définitivement sortie de la crise, reste néanmoins concentrée sur le financement toujours problématique des infrastructures, et se voit en parallèle confrontée à une pénurie de main d’oeuvre spécialisée.

« 2017 aura été une année de transition étrange. Le 3ème trimestre est resté pratiquement stable (+0,5%) et laisse penser qu’en fin d’année on atteindra une croissance de 2,5%. Soit un chiffre d’affaires de 36,6 milliards d’euros », explique Bruno Cavagné, président de la FNTP. Si la croissance a été moins forte que prévu, la faute à la réorganisation des intercommunalités qui a induit de nombreux reports de chantiers en début d’année et à l’atonie des zones rurales. Les carnets de commandes sont pourtant en hausse de 7,6% stimulés par le Grand Paris, bien sûr, mais aussi les investissements dans les réseaux de transport urbain dans les grandes métropoles. Les appels d’offres semblent suivre la même tendance puisqu’à fin septembre, ils progressent de 3,2% en cumul depuis le début de l’année.

2018 : la vraie reprise

« 2018 devrait être autrement plus intéressante », estime Bruno Cavagné. « Au delà de la croissance annoncée de 4%, la loi de programmation des finances publiques, prévue pour mars prochain, après remise d’un premier compte rendu des Assises de la Mobilité fin décembre, puis du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures fin janvier, devrait permettre de donner plus de latitude à l’investissement TP des collectivités, qui bénéficieront d’une meilleure visibilité ». De bonnes nouvelles également du côté de l’AFITF créditée vraisemblablement d’un budget en hausse de 2,2 à 2,4 milliards d’euros (+9%) grâce à un effet de de plafonnement des recettes de TICPE qui lui sont affectées chaque année. Le principal moteur de la croissance en 2018 reste le Grand Paris dont les prises de commandes ont tutoyé les sommets en 2017. « Malgré les éventuels reports que laissent présager les annonces gouvernementales autour de la réalisation des lignes 16,17 et 18, nous ne sommes pas inquiets. Le calendrier étant très serré, il n’est pas gênant de disposer d’un peu plus de jeu. D’autant qu’on nous annonce l’arrivée des JO 2024 avec en point de mire la construction du CDG Express », tempère Bruno Cavagné. Seule ombre au tableau, le milliard manquant à l’AFITF qui doit disposer de 3,5 milliards d’euros pour financer des projets phares comme le Canal Seine Nord et le taux d’engagement très faible autour des Contrats Plan Etat-Région.

Un autre chantier à venir

Avec le retour de la croissance, les entreprises de TP sont de nouveau dans une logique de recrutement. « L’emploi sera en hausse en 2018, mais également en 2019 et 2020. Entre 23 000 et 25 000 emplois devraient être recréés dans les 5 ans », affirme Bruno Cavagné. Ceci évidemment si la croissance annuelle du secteur se maintient à +3%. Le Grand Paris, qui apporte son 1,2 point de croissance en 2017, apparaît comme une formidable opportunité et paradoxalement comme un sacré casse tête. « Le manque de main d’oeuvre est devenu le principal goulot de production, dépassant désormais l’insuffisance de demande. 8% des entreprises s’en plaignent en janvier, elles étaient 35% en octobre », souligne le président. Cette "pompe aspirante" laisse désormais craindre une pénurie de personnel qualifié en province avec, à l’horizon, une inquiétante fracture entre l’Ile-de-France et le reste du territoire. « Aujourd’hui la problématique est double : il s’agit de redonner envie aux jeunes de croire en les travaux publics et de les former correctement; mais également de fournir au Grand Paris des personnels spécialisés opérationnels rapidement. Ceux-ci devront être convenablement logés en régions parisienne, où le logement est déjà tendu », pointe Bruno Cavagné.

Ne pas négliger l’avenir

Elisabeth Borne, ministre des Transports, évalue à 10 milliards d’euros les investissements dans la mobilité sur le quinquennat. La FNTP estime pour sa part qu’il faudra un effort supplémentaire de 8 milliards d’euros par an d’ici 2030 pour répondre aux enjeux de la transition énergétique. « Si la loi de programmation devrait régler en partie le problème du financement des infrastructures, il serait bon de l’étendre au numérique », affirme Bruno Cavagné. D’autres pistes pourraient être explorées (TICPE, péage urbain, Eurovignette, taxe poids lourds…) afin de désengorger l’AFITF et de retrouver des marges de manoeuvre nécessaires à l’accélération des Contrats de Plan Etat-Région et de la régénération des réseaux.
Bruno Cavagné lors du forum FNTP de février 2017. Crédit: BTP Magazine
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