Alors qu’il fête aujourd’hui ses 40 ans, le périphérique parisien est à un tournant de son existence. Apparaissant de plus en plus comme un insupportable obstacle à franchir pour gagner la capitale, il est condamné à évoluer ou à disparaître.
Inauguré en avril 1973, le périphérique parisien est né de la volonté de fluidifier une circulation toujours plus dense. Avec 1,3 millions d’usagers quotidiens, cette autoroute urbaine de 35 km de long et de 40m de large est à ce jour la plus empruntée d’Europe. Considéré comme la "dernière enceinte" constituée "de béton, de véhicules, de bruit et de CO²", avant d’atteindre Paris, le périphérique apparaît comme un ouvrage "nuisible et violent", (cf. No Limit. Etude prospective de l’insertion urbaine du périphérique de Paris, édité en 2008). Sale, bruyant et pollueur, il dépasse de presque quatre fois les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "La ville n’est pas faite pour accueillir une autoroute. Ce périphérique est une aberration, martèle René Dutrey, adjoint au maire Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) chargé du développement durable. On est obligés d’agir pour changer cette situation et le réinsérer dans la ville". Une réflexion que partage la mairie de Paris qui a entrepris depuis plusieurs mois l’élaboration de revêtements anti-bruit actuellement en cours de test à porte de Vincennes. Elle a également prévu de limiter la vitesse à 70 km/h dès cet été, contre 80km/h à ce jour.
Autre problème, le périphérique est aujourd’hui perçu comme une fracture entre Paris et les communes de la Petite Couronne. Pour y remédier, des projets de recouvrement ont été un temps envisagés avant d’être abandonnés en raison de leur coût prohibitif. Aujourd’hui la réflexion porte autour de la création d’une canopée solaire, un recouvrement léger doté de panneaux photovoltaïques. D’autres projets devraient voir le jour (construction d’un immeuble-pont et de passerelles, plantation d’une forêt linéaire dans le 19è ou encore aménagement d’un espace public sous le périphérique en viaduc) permettant d’atténuer les nuisances sonores et d’améliorer l’image du périphérique. Le problème que représente la pollution ne pourra quant à lui être résolu qu’à la condition de réduire le trafic et de remplacer le périphérique par un boulevard classique. Ainsi, "ce serait vraiment la fin de la muraille", conclut René Dutrey.