Ouvrant ses portes à Lyon à partir du 2 octobre prochain, l’exposition de matériels et de matériaux, d’équipements et technologies pour les rues, routes, autoroutes et ville, Interoute& Ville, mettra l’accent sur la prospective. Tour d’horizon de l’événement avec sa commissaire générale, Maryvonne Lanoë.
BTP Magazine : Dans quel environnement économique se prépare le salon Interoute& Ville?
Maryvonne Lanoë : Avant de parler de tendance, il est intéressant de rappeler l’importance des travaux routiers dans leur ensemble qui génèrent environ 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 30 % du chiffre global du BTP en France qui représente 11 à 12 % du PIB. Pour ce qui concerne l’année 2012, beaucoup de projets enclenchés en 2009 dans le cadre du plan de relance sont en cours de réalisation. Les entreprises de construction routière enregistrent de ce fait un niveau d’activité soutenu. La dynamique de soutien à la croissance et à l’emploi dans l’union européenne est un autre point important pour le secteur puisque 50 millions d’euros devraient être engagés par la commission européenne pour la période 2014/2020, dans les travaux d’infrastructures terrestres (route, rail et fluvial).
BTP Mag : Quelle est la grille de lecture du salon ?
M.L : Les secteurs qui constituent à proprement dit le salon, sont la construction routière et les espaces publics urbains, l’entretien routier, la signalisation et la sécurité routière, les services et les nouvelles technologies. Les maîtres d’ouvrage qui font partie du visitorat du salon recourent à l’ensemble de ces secteurs dans le cadre des travaux qu’ils initient. Mais l’offre du salon ne s’adresse pas exclusivement à cette maîtrise d’ouvrage. Pour partie, Interoute& Ville relève d’un modèle de « marché inversé ». Par exemple, une entreprise routière qui présente son offre et ses innovations est également le client potentiel d’une entreprise de signalisation, elle aussi exposante. On parle de « marché inversé » car le business des entreprises qui participent se fait autant entre elles qu’avec les visiteurs maîtres d’ouvrage à 53 % publics et 47 % privés.
BTP Mag : Interoute & Ville 2012 fera la part belle à la « route intelligente ». Pourriez-vous présenter cette nouvelle approche des infrastructures ?
M.L : Les infrastructures deviennent « intelligentes » au travers de trois ressources qui doivent être maîtrisées et optimisées de la conception à la réalisation : l’énergie, les TIC et les softwares interconnectables. Elles deviennent ainsi communicantes et interactives pour le confort et la sécurité de l’usager au sens large [ndlr : conducteur, piéton, personnel de maintenance, cycliste]. Grâce à cela, nos rubans de transports émettent des informations qu’ils ont préalablement métabolisées pour gérer au mieux le trafic, la sécurité etc… Par l’imbrication du « hardware » et du « software », l’exploitation des infrastructures intègre la lutte contre la congestion, l’insécurité, la pollution, mais également une gestion du patrimoine par autodiagnostic des voiries pour anticiper les fractures à venir. On peut aussi ranger dans cette notion « d’intelligence » les matériaux à basse calorie comme les bitumes. Notons que cette année, le salon renforce son offre dans ce secteur en enregistrant plus de 40 sociétés.
BTP Mag : Dans cette démarche prospective, quelle est la place de l’IDDRIM qui tiendra son premier congrès à l’occasion de cette édition 2012 ?
M.L : Depuis 2004, Interoute& Ville regroupe les quatre grandes familles constitutives de l’institut des routes des rues et des infrastructures pour la mobilité (IDRRIM) : l’Etat, les collectivités territoriales, les entreprises privées et le réseau scientifique et technique. En cette année 2012, nous rentrons dans le cœur du sujet de l’avenir des infrastructures terrestres. Pour nous cette relation avec l’IDRRIM est une relation de sens qui renforce notre légitimité pour présenter ce monde de la construction routière. La synergie entre le salon et le congrès est une évidence pour tous les acteurs.
BTP Mag : C’est également pour gagner en « légitimité » que le salon s’est installé à Lyon ?
M.L : Nous comptons, en effet, beaucoup sur le dynamisme de la deuxième région économique française avec son industrie routière qui génère un chiffre d’affaires de 1389 millions d’euros et représente quelque 11 500 salariés. Il s’agit là de formidables atouts pour renforcer notre marque et la développer dans un grand parc d’exposition comme celui d’Eurexpo Lyon. Dans cette logique de développement, nous avons opté pour une politique commerciale qui a facilité l’accès à de plus grand stands. Nous atteindrons une surface d’exposition de 15 000 m² représentative de la notoriété de la communauté routière.