Un îlot mixte en structure bois à Lyon Confluence

Situé à l’angle des rues Smith et Montrochet à Lyon (69), le projet Albizzia, symbole de la transition écologique dans le quartier de la Confluence, se compose de quatre bâtiments dont une tour de 16 étages. Pensé et dessiné par les agences Hardel Le Bihan Architectes et Insolites Architectures, associées pour l’occasion, l’îlot mixte de logements et de bureaux bas carbone, illustre notamment les possibilités structurelles que le bois peut offrir dans une construction en hauteur.

La construction de l’îlot Albizzia s’inscrit dans le cadre de la phase 2 de la ZAC Lyon Confluence, aménagée sous la direction de la SPL Confluence, et suivant le plan directeur de Herzog & De Meuron urbanistes. L’opération est portée par le duo de promoteurs Utei et Woodeum Pitch. Albizzia se compose de quatre immeubles totalisant plus de 14 000 m² : 114 logements (dont 82 en accession et 32 sociaux), des bureaux, des commerces et des espaces partagés. L’ensemble est construit majoritairement en structure bois (CLT et façade ossature bois), en cohérence avec l’engagement dans la transition écologique du quartier de la Confluence. L’élément phare est une tour de 16 étages culminant à 53 mètres. Elle fait d’Albizzia l’un des trois plus hauts immeubles en structure bois massif de France.

Pour intégrer parfaitement le projet au quartier et respecter les prescriptions de l’aménageur, chaque bâtiment est habillé d’une enveloppe minérale claire. Les aspérités des volumes blancs jouent avec la lumière, qui révèle en seconde lecture, une richesse plus complexe avec des matériaux mats ou brillants, mais également des textures et motifs, pour créer une ville non uniforme, sensible. Depuis les halls et le coeur d’îlot, la blancheur contraste avec la densité végétale du jardin. Sur les treize niveaux d’habitation de la tour, les courbes, inspirées des toitures de la halle historique en contrebas, offrent des variations graphiques tout au long de la journée par jeux d’ombres. Au plus proche de l’habitant, les sous-faces en bois des loggias apportent une touche chaleureuse. La modénature des éléments métalliques encadrant les baies est traitée à la façon de rideaux entrouverts, pour exprimer cette même douceur domestique en façade de la tour et des logements sociaux.

Les façades sont travaillées en réponse à leur environnement immédiat et aux perceptions induites par le contexte de chacune. Sur la rue Smith, la terre cuite émaillée apporte une brillance qui contraste avec la dominante mate de l’Hôtel de Région. Dans cette séquence urbaine marquée par un recul très faible, la minéralité des bâtiments se décline par un jeu de cannelures, nervures, damiers et reflets pour tirer le maximum d’effets de la lumière naturelle, rasante en seconde partie de journée. Sur la rue Montrochet, beaucoup plus ouverte, les trames s’élargissent. Les façades ciselées de la tour, avec ses éléments courbes et ses loggias sans poteaux, contrastent avec celles du volume plus monolithique de son voisin du lot C2.05. Côté coeur d’îlot, les façades des trois « petits » immeubles se retournent et se déclinent différemment, soit avec des percées verticales abritant des escaliers ou des terrasses plantées ; soit très ouvertes avec des balcons filants.