Les retours d’expérience récents dans la maison individuelle sont parlants. Alors même que le marché a connu un ralentissement marqué, les acteurs qui avaient instauré un tri systématique des déchets dès l’origine du chantier ont réussi à maintenir des taux de valorisation élevés entre 60 % et 70% en Moyenne. Cela démontre une réalité : le tri à la source ne dépend pas des cycles économiques. Il s’agit d’un processus durable, reproductible et résilient. Un constructeur comme Mikit, par exemple, engagé depuis plusieurs années dans cette démarche, illustre bien ce constat. Malgré un recul de l’activité, la stabilité des taux de valorisation confirme la solidité du dispositif. Plus largement, c’est l’ensemble du secteur qui peut s’inspirer de cette pratique pour résister aux aléas conjoncturels.
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Depuis la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et la mise en place de la REP PMCB en 2023, le tri des déchets de chantier est passé du statut de bonne pratique à celui d’obligation assortie de responsabilités juridiques. Disposer d’une traçabilité claire, bordereaux de suivi, pesées, reporting consolidé, devient donc incontournable. Mais au-delà de la conformité, cette transparence est un avantage compétitif. Les clients particuliers constatent sur le terrain des chantiers plus propres, mieux organisés, et les réseaux de constructeurs y voient un gage de professionnalisme. La qualité de la gestion des déchets devient ainsi un facteur de réputation et de fidélisation.
Cinq années de retours partagés dans la maison individuelle dégagent quelques règles d’or. La simplicité prime : un contenant, une signalétique, un matériau. Plus la consigne est lisible, plus le geste de tri est respecté. La constance compte : former une fois ne suffit pas. Des rappels réguliers sur site ou en réunion de chantier entretiennent la rigueur. Le pilotage par la donnée change la donne : analyser la répartition des flux permet d’identifier les points faibles et de cibler les actions correctives. L’organisation des collectes est stratégique : caler les passages sur les étapes clés évite rotations et coûts inutiles.
Au fond, le tri à la source dépasse la seule réponse réglementaire. Il participe d’une nouvelle manière de penser le chantier : plus propre, plus efficient et plus respectueux de l’ensemble des parties prenantes. Dans un secteur où les marges sont sous pression et où les attentes sociétales en matière d’environnement se renforcent, cette pratique devient un gage de compétitivité et de crédibilité. La maison individuelle en apporte une démonstration concrète. À grande échelle, il est possible de conjuguer économies, traçabilité et impact positif. Demain, généraliser cette exemplarité au reste du BTP pourrait marquer un tournant : recycler ne signifie plus “jeter autrement”, mais bien “construire différemment”.