Le regain de confiance à l’égard de l’exécutif mesuré sur le 1er trimestre 2025 a été de courte durée. Dans un climat économique et géopolitique marqué par une instabilité croissante, la confiance des dirigeants de TPE vis-à-vis des mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron chute à 19%. Une baisse de 7 points, renouant ainsi à un niveau similaire mesuré au 4ème trimestre 2024 (17%), période qui cristallisait le score le plus faible mesuré depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
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Le niveau de pessimisme à l’égard du climat des affaires reste très élevé et atteint 80% soit 2 points de plus par rapport au 1er trimestre 2025. Les dirigeants font état d’un léger regain d’optimisme quant à leur propre activité : un niveau qui s’établit à 51% ce trimestre (+3 points).
Dans le détail, les dirigeants de TPE des secteurs de l’industrie et des services aux entreprises se montrent moins pessimistes que la moyenne (respectivement -5 et -4 points). A l’inverse, les patrons du BTP, des services aux particuliers et de la santé et de l’action sociale expriment un pessimisme plus élevé que la moyenne (respectivement +5, +4 et +6 points).
Concernant leur propre activité, les patrons du secteur de la santé et de l’action sociale et ceux du commerce sont les plus pessimistes (+11 points).
Les TPE à l’épreuve, entre hausse des difficultés financières et baisse des embauches
La part des TPE qui déclare rencontrer des difficultés financières enregistre un bond de 3 points et s’établit à 39%. Un score au plus haut depuis juin 2023, exception faite du 4ème trimestre 2024 (niveau record à 46%).
Une des conséquences : 38% d’entre elles pourraient être contraintes de déposer le bilan (+7 points vs. 1er trimestre 2025), soit le niveau le plus haut observé depuis octobre 2024.
Le niveau d’embauche est particulièrement faible pour un second trimestre : 8% des dirigeants affirment avoir embauché ou prévoit d’embaucher du personnel d’ici fin juin 2025 (-2 points vs. 1er trimestre 2025).
Il s’agit du plus bas score observé pour un 2ème trimestre et, exception faite pour 2023 où le score du 1er trimestre était très élevé, il s’agit également de la première fois où le niveau du 2ème trimestre est inférieur à celui du 1er trimestre.
En miroir, 6% des dirigeants déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du 2ème trimestre 2025, un score relativement stable (-1 point)
Les TPE et le lien positif avec l’apprentissage
Les dirigeants de TPE reconnaissent et valorisent l’apprentissage au sein de leur organisation. Parmi les chefs d’entreprise comptant au moins un salarié au sein de leurs effectifs (à savoir 80% des patrons interrogés), plus de la moitié indique avoir déjà eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation au cours des dix dernières années (52%), dont près de 2 sur 10 de manière permanente ou continue ou pendant pratiquement toute la période (18%).
Dans le détail, ce sont les patrons des plus grandes TPE (de 6 à 9 salariés et de 10 à 19 salariés) qui sont parmi les plus nombreux à avoir eu recours à ce dispositif (respectivement +12 points et +15 points par rapport à la moyenne).
Parmi les chefs d’entreprise ayant donc eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation (à savoir 44% des dirigeants sondés), plus de 8 sur 10 ont une bonne image de l’apprentissage (84%), dont 23% une très bonne image.
Les critères les plus regardés lors du recrutement d’un candidat
Les chefs d’entreprise ayant eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation sont nombreux à être attentifs aux éléments les plus pragmatiques dans le choix d’une candidature.
En tête, les qualités du candidat (99% soit +2 points qu’en mars 2016), les compétences acquises lors de la formation (96%, -1 point) et les modalités de présence dans l’entreprise (92%, +1 point).
À noter aussi l’importance des aides et déductions fiscales liées à ce type de contrat valorisée par près de 9 patrons sur 10 (89%). Une progression significative de +11 points par rapport à 2016, témoignant d’une incitation et d’un accompagnement des chefs d’entreprise renforcés en la matière.
L’apprentissage : un dispositif qui fait ses preuves
Les dirigeants de TPE ayant eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation se montrent plus enthousiastes à l’égard de la formation en alternance : 89% reconnaissent le rôle de ce dispositif dans l’accès des jeunes à un premier emploi, soit 6 points de plus qu’en 2016. Aussi, plus des trois quarts (77%) estiment que ce type de contrat est bien adapté aux besoins des petites entreprises comme les leur. Un score qui flambe de 31% par rapport à 2016 (46%).
S’ils ont une bonne image de l’apprentissage, une majorité des patrons en perçoivent aussi des retombées positives directes pour leur entreprise.
Dans le détail, ils sont 85% à considérer que l’apprentissage facilite le recrutement du personnel et 78% que les formations proposées en apprentissage permettent de s’adapter rapidement à l’évolution des métiers ou à l’émergence de nouveaux métiers. Une majorité (87%) estime que tous les diplômes professionnels (du CAP au BAC+5) devraient être accessibles par la voie de l’apprentissage, soit une hausse de 6 points par rapport à juin 2011.
En revanche, près de 8 patrons sur 10 (78%) témoignent de leurs difficultés à trouver « un bon apprenti facilement ». Un score en hausse de 5 points par rapport à 2011.
Un levier stratégique pour les TPE
L’apprentissage se révèle être un véritable levier pour les chefs d’entreprise de TPE : 82% revendiquent un impact positif de l’apprentissage pour leur entreprise, dont 20% « très positif ».
Une dynamique qui s’inscrit dans une logique gagnant-gagnant autant pour l’entreprise que les apprentis : 56% des dirigeants déclarent avoir déjà embauché à l’issue d’une période d’apprentissage. Un niveau en très forte progression de 17 points par rapport à juin 2011 où ils étaient seulement 39% à avoir embauché à l’issue du contrat.
Plus de 6 patrons sur 10 (63%) estiment « équilibrée » la rémunération des apprentis
Si l’apprentissage a conquis de nombreux chefs d’entreprise, ceux n’ayant pas eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation au cours des dix dernières années (à savoir 36% des interrogés) justifient ce non-recours avant tout par manque d’opportunité (61%).
Les deux raisons suivantes sont évoquées en minorité : manque de temps disponible et dédié à la formation d’une nouvelle recrue (34%) et volonté de privilégier plutôt l’embauche de salariés expérimentés et immédiatement opérationnels (29%).