Comptant plus de 50 unités de production réparties en France et 2 en Belgique pour un total de plus de 1000 collaborateurs, Alkern affiche un chiffre d’affaires 2024 de 246 millions d’euros. Cette légère baisse (-5,4 % vs l’exercice 2023 à 260 millions d’euros) s’explique notamment par la crise majeure que vit le monde du bâtiment avec une baisse de près de 50 % du nombre de constructions entre 2022 et 2024. Concernant la répartition de l’activité sur 2024, les solutions de construction pour le bâtiment pèsent encore 32 % de son chiffre d’affaires mais ce sont bien les solutions d’infrastructure et d’aménagement des villes (désormais avec 34 %) qui constituent l’activité principale. Enfin, viennent ensuite l’Aménagement Extérieur, avec 28 %, le solde (5 %) étant constitué des autres activités (charpente industrielle/stockage, carrière…). "D’ici à 2030, nous tablons sur le quasi-doublement du nombre de nos collaborateurs (1800), avec un chiffre d’affaires lui aussi doublé, à environ 500 millions d’euros", a annoncé Xavier Janin, Président Alkern, "nous sommes une référence pour notre impact maîtrisé sur le monde et notre positionnement durable. Cette progression, qui devrait s’appuyer en partie par un retour du marché du bâtiment à une certaine normalité, passera nécessairement par le maintien d’une stratégie de croissance par acquisition".
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Rappelons qu’Alkern a été lauréat de l’appel à projets « Innov Avenir Filière » fin 2022, avec son projet « Seine-Eure ». Celui-ci concerne la transformation d’une usine (avec un budget de près de 10 millions d’euros) qui sera dédiée à la fabrication de produits biosourcés et bas carbone destinés au bâtiment et qui intègrent des fibres de miscanthus. Ces nouveaux blocs béton miscanthus, conciliant performance thermique, réduction de l’impact carbone et valorisation des ressources naturelles renouvelables et locales, sont le fruit du travail du département R&D d’Alkern. Un tournant stratégique pour Alkern dont l’objectif est de produire à terme l’équivalent de 3000 maisons individuelles de blocs béton bas carbone, générant une économie de 2000 à 3000 tonnes de CO2. Au sein de ce site dernière génération, Alkern a récemment déployé des étuves à 20 niveaux qui conservent davantage de chaleur créée lors du contact eau/béton (vs une moyenne des étuves sur les autres sites de 12 niveaux). Dans cette logique de bas carbone, Alkern a prévu de pouvoir adapter les recettes béton à l’aide de liants nouvelle génération utilisant jusqu’à 5 constituants différents pour répondre à tous les besoins futurs en matière de fabrication. L’entreprise, qui réutilisera une grande quantité d’eau pluviale via des cuves de 200 m3, a fait le choix d’une construction hybride mixant matériel neuf mais aussi des pièces de seconde vie issues du site d’Atton récemment démantelé. Cette unité de production sera opérationnelle à compter de fin 2025.
Annoncé courant mai, le projet d’acquisition d’Alkern par Holcim est soumis à validation de l’autorité de la concurrence. Ce projet s’inscrit dans la stratégie Holcim NextGen Growth 2030 qui vise à accroître sa présence dans les solutions de construction pour que cette activité représente 50 % de son chiffre d’affaires total d’ici 2030. Alkern bénéficiera ainsi des apports d’Holcim qui lui assure le maintien de son autonomie, de ses équipes comme de sa marque et de son modèle économique. A l’instar d’autres industriels français de renom (Lafarge et PRB acquis par Holcim), l’entreprise bénéficiera de synergies ciblées et d’accès à de nouveaux marchés.