Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, l’industrie cimentière utilise plusieurs leviers associés à la production de clinker. L’un d’eux consiste à réduire l’impact environnemental du ciment, et donc du béton, en remplaçant une partie importante du clinker par des matériaux à très faible empreinte carbone. Aujourd’hui, la composition des ciments est régie par certaines normes qui limitent l’utilisation du calcaire à un niveau relativement faible, avec une part de 35% voire 20% en fonction des compositions. Alors que cette ressource est particulièrement abondante dans la plupart des territoires, ces normes réduisent de fait la capacité des industriels pour décarboner. Pourtant, les travaux de la société 2170, codétenue par les sociétés JPS Granulats et Vicat, ont permis de démontrer qu’il était possible d’aller au-delà de 20 % de calcaire. Ces travaux, sans financement externe, ont mis en lumière les bonnes performances de l’ajout de calcaire micronisé, et des fines de béton recyclé, dans des proportions supérieures allant de 35 % à 50 %, pour produire des ciments. L’intégration de ce calcaire micronisé et de ces fines de bétons recyclés constituent les leviers d’une décarbonation durable, disponible localement et vertueuse par la réutilisation de déchets de déconstruction. Cette étude a été conduite en lien avec le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière, sur la base de 23 compositions, en six mois seulement, entre janvier et juin 2022.Ces travaux ont permis de contribuer à la nouvelle norme cimentière, l’EN197-6, actuellement sous enquête publique, qui prévoit de rendre possible l’intégration de calcaire et de fines de béton recyclées à hauteur de 35 % maximum.
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