Depuis un an, l’activité du secteur de la construction en Ile-de-France s’est dégradée. Même si ce secteur semble mieux résister que d’autres à la crise actuelle, ce résultat est en trompe-l’œil. En effet, en excluant les grands projets et les glissements de chantiers, le manque de perspectives est criant, surtout pour les TPE et PME.
PUBLICITÉ
projets du Grand Paris ne sont pas une finalité, ils révèlent des opportunités d’aménagement. La nouvelle offre de transports approche et enclenche une nouvelle réflexion sur la stratégie urbaine.
Pourtant, en 2020, les mises en chantier de logements ont baissé de 17 %. Pour les bâtiments non résidentiels, le recul atteint 30 %. Concernant les Travaux Publics du quotidien, hors grands projets, le repli est de 20 %.
Aujourd’hui, les professionnels s’accordent à dire qu’il est temps de lancer les marchés, de libérer les projets et de garantir l’approvisionnement des chantiers en accélérant les autorisations d’exploitation de carrières et d’acceptation de déblais. Les programmes de construction et de rénovation sont nécessaires au développement du territoire et doivent être engagés dès à présent pour contribuer durablement à la croissance des entreprises locales.
La production de logements est au ralenti : ces derniers mois, les autorisations sont inférieures aux mises en chantier en Ile-de-France. Même le segment du logement social ne joue pas son rôle habituel d’amortisseur : seuls 21 300 agréments financiers ont été délivrés en 2020 (-30 %). Côté promoteurs, les mises en vente de logements neufs ont chuté de 45 % (15 300 contre 34 000 en 2018).
Pour y remédier, l’effort du plan France Relance en matière de rénovation thermique et de recyclage du foncier est louable mais il ne suffit pas. Et pourtant la crise a renforcé les aspirations des franciliens vers le mieux-habiter. Il faut donc rapidement répondre à ces attentes de construction neuve et durable.
D’ailleurs plusieurs leviers existent : accélérer réellement l’instruction des autorisations d’urbanisme (-25% en 2020, un trimestre de délivrance en moins), mobiliser le foncier public (près de 150 ha fléchés en Île-de-France), développer le segment intermédiaire (près de 7 000 logements locatifs intermédiaires ont été agréés en 2019 et l’objectif est de 100 000 à l’horizon 2030) et transformer des bureaux vacants en logements (en relevant le bonus de constructibilité).
Malgré l’absence de visibilité à moyen-terme et la stagnation, voire la baisse, des prix des marchés de travaux, les entreprises maintiennent leurs effectifs et remplissent leurs objectifs élevés en matière d’apprentissage. A ce titre, la FFB reconduit son opération « 15 000 bâtisseurs » et la FRTP IDF œuvre en faveur de l’attractivité des métiers avec son opération #DirectionTravauxPublics qui promeut les métiers et formations de la filière.
Pour tenir le cap, le remboursement du PGE qui pourra être différé d’une année supplémentaire, voire plus, est une bonne nouvelle. Mais en cette période d’incertitudes, ce n’est pas le bon moment pour ajouter du flottement. La règlementation environnementale (RE 2020) va perturber la filière construction dans le choix des matériaux et équipements.
Les professionnels du secteur demandent à jouer la carte de la complémentarité des différents modes constructifs. De plus, il faut miser sur le recyclage et la valorisation des déchets de chantier en circuits-courts et des ouvrages démonstrateurs.