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BÂTIMENT - GROS OEUVRE

Kaliti : « La digitalisation : un axe stratégique pour la maîtrise des principaux risques »

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2020
JULIA TORTORICI
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Kaliti : « La digitalisation : un axe stratégique pour la maîtrise des principaux risques »
Entre crise de la Covid-19 et confinement, les professionnels du BTP n’ont pas été épargnés. Les suspensions de chantiers, associées aux précautions sanitaires extrêmes imposant de la distanciation et des roulements de salariés, ont conduit à des retards qui contribuent à grever 2020. Une satisfaction toutefois : la digitalisation de la construction et de l’immobilier s’accélère. Une transformation numérique où tout reste à faire, et que s’offre d’accompagner Quentin Minvielle, PDG de Kaliti, spécialiste de la digitalisation des promoteurs immobiliers. 
 
Construction Cayola : Avec deux confinements successifs, comment la profession a-t-elle poursuivi son activité ?
 
Quentin Minvielle : Effectivement, le deuxième confinement n’est pas comparable au premier. Au mois de mars l’activité s’est arrêtée subitement : 100% des chantiers ont suspendu leurs travaux, 100% des mairies ont cessé d’instruire les permis de construire et beaucoup d’équipes chez les différents intervenants des projets ont été mises au chômage partiel. Ensuite, tout s’est relancé progressivement mais très lentement, et après plusieurs semaines d’arrêt total. En novembre l’activité s’est souvent poursuivie à la fois sur les chantiers, dans les administrations et chez les promoteurs. Les projets s’exécutent comme depuis juin : sur les chantiers les équipes sont organisées en respectant les bonnes pratiques préconisées par l’OPPBTP, et dans les bureaux il n’y a plus personne car les cadres sont en télétravail mais mobilisés à plein temps pour faire avancer les sujets. Dans l’immobilier, la gestion des clients particuliers a été douloureuse, les rendez-vous avec les acquéreurs sur les chantiers ayant été compliqués voire impossibles à organiser. Il a donc souvent fallu les décaler de plusieurs semaines, notamment pour les livraisons de fin de chantier.
 
CC : Diriez-vous que ce deuxième confinement a eu des conséquences plus importantes que le premier ?
 
Q.M. : Ce nouveau confinement a déstabilisé toute la profession une nouvelle fois mais avec des impacts différents en fonction des métiers. Si cet épisode était un test pour mesurer si la profession a su s’adapter en 6 mois, je pense que les résultats sont plutôt positifs pour ce qui est de l’exécution des travaux sur le terrain et le maintien des services administratifs en mairie. Mais il reste une marge de progression importante dans la gestion des relations entre le promoteur et ses acquéreurs particuliers dans l’immobilier résidentiel. Kaliti travaille justement à la digitalisation de l’expérience acquéreur. L’idée principale est que le client final puisse collaborer avec les professionnels tout au long des travaux et en SAV avec un outil digital adapté : réactivité et précision mais sans contact physique et sans transfert de document matériel. Tout est instantané et dématérialisé.
 
CC : Comment les retards pris en début d’année ont-ils pu être rattrapés ?
 
Q.M. : Je pense justement que les retards n’ont pas été rattrapés. Sur un chantier, on est toujours au maximum de la vitesse d’exécution. Supprimer un ou deux mois d’activité, avant de reprendre ensuite avec des protocoles contraignants et s’attendre à un rattrapage dans les 6 mois qui suivent, est impossible. Côté collectivités : comment exiger de la part des équipes de rattraper plusieurs semaines sans activité dans un contexte où, en plus de la pause du printemps, une part importante de ces mairies a changé de politique en parallèle… ? Les dossiers ont souvent repris leur progression avec du retard mais certains étaient à l’arrêt encore récemment.
 
CC : A votre avis, quel sera le bilan de l’année 2020 ?
 
Q.M. : Pour Kaliti, l’année a été difficile, même si nous ne sommes pas les plus affectés. Nous déployons nos solutions digitales sur des projets déjà décidés et déjà mis en chantier depuis quelques mois au moment du déploiement, et sommes peu affectés par des arrêts à court terme. Cependant, nous regardons attentivement l’avenir. Nous échangeons avec nos 400 clients promoteurs en permanence pour anticiper au mieux notre accompagnement sur l’activité à venir. Dans un contexte où le volume global d’activité va probablement baisser momentanément, il faudra faire les bons choix pour sécuriser la rentabilité de chaque opération. La digitalisation reste un axe stratégique majeur pour la maîtrise des principaux risques : prendre les bonnes décisions grâce à l’analyse de la donnée collectée, garantir des gains de productivité, améliorer la qualité et sécuriser un haut niveau de satisfaction des clients. Notre démarche apporte des réponses concrètes sur ces priorités quel que soit le contexte.
 
CC : Quels métiers ou étapes des projets immobiliers ont pu continuer grâce au digital ?
 
Q.M. : Pendant les confinements de cette année, beaucoup d’expériences ont été menées sur le digital et c’est une excellente chose. Depuis bientôt 10 ans, nous poussons chaque jour tous nos interlocuteurs à s’intéresser au digital, à la dématérialisation et à la valeur ajoutée qu’ils apportent. C’est souvent un peu difficile de changer sa mentalité et ses habitudes, et c’est toujours très long mais cette année personne n’a eu le choix. On s’est rendus compte qu’avec tous les dossiers papiers dans des classeurs au bureau on ne pouvait rien faire une fois confinés, ou qu’un processus demandant des courriers postaux ne pouvait plus fonctionner puisque la poste avait un mois de retard, ou que gérer la qualité du chantier avec des réunions rassemblant 20 personnes dans 15 m2 pendant 4h n’était plus envisageable... Les gens se sont forcés à regarder leurs missions du quotidien avec un regard neuf, et nous avions une réponse digitale la plupart du temps. Après l’expérimentation, la première impression est souvent la même : « Ah c’est possible en fait ! Ça n’était pas si compliqué de changer ! » mais c’est surtout le deuxième constat qui change tout : « En plus c’est plus simple et ça coûte moins cher ! ».
 
CC : 2020 est-elle l’année du virage numérique ?
 
Q.M. : Je pense effectivement que 2020 a été un déclic pour beaucoup de personnes. Les barrières ou préjugés sont souvent tombés. Le plus gros changement pour moi réside dans le télétravail. Chez Kaliti, nous sommes organisés depuis des années avec une part importante de télétravail mais j’entendais encore récemment des chefs d’entreprise dire : « le télétravail c’est dangereux, les salariés ne font plus rien s’ils sont chez eux ». Je trouve cela ridicule. Être un bon manager consiste à accompagner son équipe au quotidien et à organiser les choses de manière stimulante. En plus, aujourd’hui on dispose de tous les outils nécessaires pour le faire avec une part de télétravail. C’est important évidemment de se parler tous les jours plusieurs fois et de maintenir des moments de présentiel très réguliers. Mais un salarié qui économise son temps de transport 3 jours sur 5 est un salarié plus heureux et donc plus efficace. Si vos salariés sont motivés et efficaces, ils le seront autant au bureau que chez eux et l’inverse est vrai évidemment ! Quelqu’un qui ne ferait rien chez lui ne fait probablement pas grand-chose de plus au bureau, déprimé derrière son écran... Ce changement de mentalité s’impose partout progressivement. Oui, les salariés peuvent être productifs et épanouis sans être « fliqués » au bureau. Oui, tous les dossiers de l’entreprise peuvent être hébergés en sécurité et en efficacité dans un cloud accessible de n’importe où. Oui, on peut faire signer un contrat ou un quitus à un client en deux secondes en ligne sans passer par des feuilles A4 en papier transmises au moyen de courriers RAR qui prennent plusieurs jours... 
 
CC : Quels seront les défis à relever en 2021 ?
 
Q.M. : À notre niveau, en 2021, nous allons évidemment poursuivre l’effort dans lequel nous nous sommes engagés il y a 10 ans, qui consiste à accompagner la transformation digitale des promoteurs français. La filière est maintenant mûre pour accélérer, au-delà des particularités de 2020, nous le sentons depuis 18/24 mois et il y a énormément de choses passionnantes à faire.
 
CC : Quelles solutions ont été mises en place pour garantir la sécurité de tous (acquéreurs comme promoteurs ou professionnels de l’immobilier) ?
 
Q.M. : Les filières de la construction et de l’immobilier s’adaptent en continu aux différentes contraintes : réorganisation totale des installations de chantiers en intégrant les gestes barrières à tous les niveaux, visites et réunions privilégiées en visioconférence pour éviter les contacts, documents dématérialisés et signatures numériques sur les différentes étapes du parcours client pour faire progresser les projets malgré les contraintes de déplacement.
 
 
Quentin Minvielle, PDG de Kaliti. Crédit photo : Kaliti
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