Pour le groupe NGE, l’exercice 2019 restera une année à marquer d’une pierre blanche : un CA en augmentation de 23 % à 2,5 milliards d’euros et un carnet de commandes à 4,2 milliards d’euros. Toutefois, la crise du Covid-19 devrait atténuer ces bons résultats en 2020.

Confinement oblige, c’est depuis le siège de NGE et en ligne qu’Antoine Metzger, président, Jean Bernardet, directeur général et Jean-Sébastien Leoni, DGA en charge des des finances et de la RSE, sont revenus sur les résultats réalisés par le groupe en 2019 et les perspectives pour l’exercice en cours, lequel est déjà marqué par la crise du Covid-19.
Quoiqu’il arrive cette année, l’exercice passé sera à marquer d’une pierre blanche pour le groupe NGE. C’est même une année de tous les records pour un groupe qui a vu son chiffre d’affaires progresser de 23 % à 2,5 milliards d’euros. C’est même une croissance globale pour NGE puisque trois des quatre piliers qui façonnent le groupe ont également connu des progressions : +17 % à 1011 millions d’euros pour les régions multimétiers, +20 % à 809 millions d’euros pour les filiales nationales spécialisées, +96% à 417 millions d’euros pour l’activité Grands Projets.

L’international en devenir

Seul le volet international enregistre un recul de l’activité de 7 % à 260 millions d’euros. "Un recul dû à la fin du projet Crossrail à Londres", a expliqué Jean Bernadet. Mais ce dernier chapitre est toutefois amené à se développer dans les années à venir, comme nous l’avait confirmé le dirigeant début mars : "actuellement, nous sommes présents dans douze pays, en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique latine. Nous y réalisons des ouvrages de proximité et des grands projets. Nous avons, récemment, décroché notre premier PPP à l’international avec la ligne ferroviaire Paso de los Toros-Montevideo, en Uruguay. L’international représente 15% de notre chiffre d’affaires global. Pour les années à venir, nous avons développé, en France, des métiers que nous comptons un jour exporter, notamment dans le domaine des travaux souterrains, de la fibre optique ou dans le ferroviaire. Ce sont des relais de croissance à l’international qui nous permettront de garder nos compétences".

Un carnet de commandes pléthorique

Outre la progression du chiffre d’affaires, le groupe NGE enregistre aussi un résultat opérationnel en hausse de 40 % à 68 millions d’euros et ce "avec des marges toujours aussi faibles dans le BTP", souligne Antoine Metzger. Enfin, le groupe a vu son carnet de commandes atteindre les 4,2 milliards d’euros à fin janvier 2020, soit un montant multiplié par 2,8 par rapport à janvier 2016 et une progression annuelle de 3% sur la période. "Les grands projets sont en très forte augmentation et le montant de ce carnet de commandes nous donne de la visibilité pour plusieurs années", a encore précisé Antoine Metzger. Cela permettra aussi d’atténuer la crise du Covid-19, passée par là entre temps.

Priorité à l’emploi

Une crise dont il est difficile de mesurer encore l’impact. Sur les 10 398 salariés que compte le groupe en France, 57 % sont en chomâge partiel, un taux qui baisse à 43 % pour les "internationaux". Logiquement, après un arrêt total, la reprise de quelques chantiers d’urgence s’est effectuée en appliquant les mesures préconisées. "Mais la relance sera progressive et prendra du temps puisque nous n’avons pas encore de visibilité sur 70% des 1700 chantiers que nous gérons", ajoute encore le dirigeant qui espère toutefois "une reprise quasi-totale des chantiers au cours du mois de mai".

Quoiqu’il arrive, cette crise ne viendra pas bouleverser la stratégie de NGE notamment au niveau de sa politique emploi. En effet, le groupe envisage toujours de recruter 10 000 personnes d’ici 2024 pour atteindre les 15 000 salariés."Nous souhaitons recruter 2500 personnes par an et pour ce faire, nous sommes très présents auprès des jeunes puisque nous sommes partenaires d’IUT, BTS et d’écoles d’ingénieurs. Et, nous croyons aussi beaucoup à l’insertion professionnelle chez NGE et nous réduisons, au maximum, notre nombre d’intérimaires pour privilégier le recrutement de long terme. Nous sommes convaincus que nous devons partager une culture d’entreprise auprès de nos collaborateurs pour atteindre une exigence opérationnelle", avait précisé Jean Bernardet début mars.