Dans une interview accordée au journal Le Parisien, le général Jean-Louis Georgelin, président de l’Etablissement public pour la restauration de Notre-Dame, estime que l’échafaudage incendié, dont le démontage avait tout juste commencé avant le confinement, sera « terminé au cœur de l’été, avec peut-être un peu de retard ».
Un an jour pour jour après l’incendie ayant ravagé l’emblématique cathédrale, le journal Le Parisien publie ce mercredi 15 avril une interview du général Jean-Louis Georgelin, président de l’Etablissement public pour la restauration de Notre-Dame (article réservé aux abonnés à lire ici). Celui qui a été nommé par le président de la République pour coordonner les travaux y fait le point sur le chantier, alors que celui-ci est à l’arrêt depuis sa mise en sommeil le 16 mars pour cause de crise sanitaire.
Alors que le général Georgelin ne peut pas affirmer que la cathédrale est sauvée tant que l’échafaudage sinistré dans l’incendie ne sera pas démonté, il révèle que les capteurs enregistrant ses mouvements depuis un an n’ont « rien remarqué d’extraordinaire ». Il précise que « les deux tours sont solides » et ajoute : « Même si nous sommes prudents, nous avons tout lieu d’être optimistes. »
Certaines opérations reprendront « dès que possible »
Alors que l’échafaudage sinistré est « stabilisé et ceinturé depuis mi-février » pour éviter que cette structure métallique de 40 000 pièces ne s’effondre d’elle-même pendant son démontage, le général espère que certaines opérations reprendront « dès que possible ». Il pense « à la dizaine de cordistes chargés du démontage pour qui la distanciation physique est assez facile à respecter ».
Ainsi, il estime que le démontage devrait être « terminé au cœur de l’été, avec peut-être un peu de retard ». Ensuite, il sera temps de « sécuriser la partie intérieure des voûtes et installer un parapluie définitif » avant d’entamer la restauration sous l’égide de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques.
Aucune décision définitive pour le chantier de restauration
Pour l’instant, aucune solution définitive n’a été arrêtée pour le chantier de restauration, que ce soit pour le toit, la flèche, ou encore la charpente. Alors que seront consultés la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) et un conseil scientifique constitué autour du général, celui-ci affirme qu’in fine « le rôle du président de la République sera déterminant ».
Pour mémoire, une différence de point de vue entre les deux hommes avait été révélée au grand public en novembre dernier quand le général Georgelin s’était emporté devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale (vidéo diffusée par LCP à visionner ici). Il avait alors déclaré, à propos de l’architecte en chef : « Qu’il ferme sa gueule ! »
Alors que Philippe Villeneuve s’était déclaré favorable à une reconstruction à l’identique de la flèche imaginée par l’architecte Viollet-le-Duc en 1859, le général comme le président de la République plaidaient pour « reconstruction inventive ». Aujourd’hui, si l’on en croit l’interview de Jean-Louis Georgelin publiée ce mercredi, la situation semble s’être apaisée puisqu’il a déclaré : « Sur cette flèche qui inspire les architectes du monde entier avec des projets pittoresques, parfois farfelus, ce n’est pas moi qui décide, même si j’ai un avis que je n’ai pas à exprimer ». Premiers éléments de réponse « probablement en juillet », quand les études de Philippe Villeneuve seront présentées au CNPA !
Chantier de Notre-Dame en décembre 2019 © Franck Boittiaux
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