Le secteur de la construction aux Etats-Unis est aux prises avec des enjeux de productivité et de respect des délais des projets qui se sont intensifiés depuis la récession économique de 2008.
 
Pendant cette période noire, 2 millions de travailleurs de la construction ont été licenciés aux États-Unis entre 2007 et 2011, et le secteur n’a pas été en mesure de combler ce vide pendant la période de reprise. En outre, avec l’imminence du Brexit en Europe, le secteur est confronté à des lacunes énormes en termes de compétences. Ces réalités macro-économiques entravent la croissance du secteur de la construction, car de nombreux chantiers prennent du retard.
 
Comment l’industrie répond-elle à ces défis ?
 
Elle adopte des techniques innovantes pour répondre aux problématiques de productivité et emprunte énormément au secteur manufacturier. L’industrie de la construction est maintenant ouverte à la réhabilitation de sites industriels en logements et au modulaire. Les acteurs adoptent de plus en plus de tels bâtiments préfabriqués qui leur permettent de mener à bien des projets environ deux fois plus vite que des projets traditionnels, générant ainsi d’importantes économies.
 
Le modulaire et le préfabriqué ouvrent la voie à l’automatisation des pratiques constructives, en s’affranchissant de processus manuels tels que la maçonnerie, l’installation et la menuiserie, des savoir-faire qui dépendent fortement de la main-d’oeuvre qualifiée.
 
Le recours à l’automatisation
 
Le recours aux bâtiments modulaires et préfabriqués ont également conduit à l’adoption de principes jusque-là inutilisés dans l’industrie. Le "Design for Manufacturing Assembly (DfMA)", par exemple, fait merveille chez les préfabricants. Le procédé leur permet d’avoir un plan de conception plus solide que celui de la construction traditionnelle. Cela contribue à réduire les délais du chantier.
 
Le BIM découle naturellement de cette tendance. Il calcule précisément le temps, les matériaux utilisés et le coût des matériaux utilisés pour la construction d’un bâtiment. Ainsi, le BIM constitue un outil de gestion de projet efficace permettant aux parties prenantes de l’industrie de mieux suivre et gérer les projets de construction.
 
Comment l’automatisation profite-t-elle à l’industrie?
 
L’automatisation facilite le traitement et l’installation des matériaux de construction, notamment le bois, les composites et les plastiques. Ces matériaux, comparés aux matériaux traditionnels tels que le béton et l’acier, sont considérés comme plus durables. Par exemple, le bois émet moins de CO2 dans l’environnement que le béton et peut être reconstitué par le biais d’activités de boisement et de reboisement. Ainsi, l’automatisation instaure des pratiques de construction durables, un défi majeur de l’industrie.
 
Prochaine étape ?
 
Avec l’avènement de nouvelles technologies, telles que l’impression 3D, on note une accélération de la fabrication de prototypes de maisons. Les professionnels acquièrent une meilleure compréhension des conceptions et assurent une meilleure exécution des projets.

La société de design suisse Fuseproject et la société spécialisée dans les technologies de construction Icon ont récemment créé une coentreprise baptisée New Story en Amérique latine afin de développer des solutions de logement pour les sans-abri utilisant l’impression 3D. Elles sont parvenues à développer un modèle conceptuel de 200 m² en mai dernier.

D’autres initiatives devraient suivre. Autodesk, le géant des logiciels de conception, a pour sa part racheté la société américaine de préfabrication FactoryOS et compte aussi faire son entrée sur le marché.