Alors que la FNSA a lancé sa chaîne youtube pour mettre en avant des clips faisant la promotion des métiers de l’assainissement, nous sommes allés à la rencontre de Yann Madeline, le président de la fédération, pour en savoir plus sur la situation de l’emploi dans le secteur.
 
Constructioncayola.com : De quand date votre problème de sourcing ?
Yann Madeline : Malheureusement, ce n’est pas récent. Le problème date d’une dizaine d’année. Après la crise de 2008, lorsque la relance a été palpable, en 2011/2012, les soucis de recrutement se sont fait jour et persistent depuis lors.
 
Cc.com : Cette initiative des clips vidéos est-elle le signe que les méthodes traditionnelles ont échoué ?
Y. M. : Absolument pas. Ces clips sont là pour apporter une nouvelle façon de communiquer, de s’adresser à des catégories d’âges plus réceptives à ce genre de médias. Depuis des années, le travail de recrutement se fait sans relâche mais cela ne crée pas suffisamment de nouveaux entrants. Nous nous adaptons aux « digital natives », cette génération qui a grandi avec les outils numériques et les réseaux sociaux, de jeunes collaborateurs qui n’utilisent pas les mêmes supports.
 
Cc.com : Ces clips sont-ils seulement des outils de recrutement ou aussi des vecteurs d’image ?
Y. M. : Ce sont les deux ! C’est une façon de mettre en avant nos métiers et d’améliorer l’image de la profession. Cette jeune génération ne doit pas voir ces métiers uniquement sous l’angle des déchets. Ce sont des métiers de spécialistes, de techniciens. Demain, un technicien va contribuer au contrôle, au diagnostic de réseau, interagir avec ses collègues d’autres services pour l’entretien par exemple. Les techniciens ont des prérogatives de plus en plus larges avec des outils digitaux et de la data collect.
 
Cc.com : Qu’en est-il des salaires ?
Y. M. : C’est une préoccupation de nos adhérents depuis quelques années. On ne peut pas avoir une politique de recrutement massive sans offrir des conditions salariales attractives. Cela n’aurait aucun sens. Surtout si l’on veut conserver ces nouveaux arrivants et leur permettre de faire carrière. Nous avons déjà revalorisé les minimas et ce n’est que le début de la démarche. De plus, la profession s’oriente de plus en plus dans un processus de mise en avant de l’expertise des hommes plutôt que de mise en avant du seul parc matériel.
 
Cc.com : Pourquoi faire 6 clips différents ?
Y. M. : Tout simplement car ce sont les thèmes qui sont ressortis des concertations avec nos adhérents. Cette stratégie est développée pour une diffusion sur plusieurs réseaux sociaux.
 
Cc.com : Le besoin de recrutement est-il à ce point important ?
Y. M. : Il est pesant mais pas critique. De façon générale et récurrente, nous n’en sommes à perdre des volumes d’affaire mais souvent, nous ne pouvons pas assurer les potentialités de développement de certaines régions.
Je vous l’assure, il y a du travail dans nos métiers ! Nous avons le privilège d’être dans un secteur professionnel avec une plate-forme d’activité très satisfaisante et les jeunes qui vont rentrer dans nos entreprises ne seront pas au chômage 1 an après !
 
Propos recueillis par Sébastien Battaglini