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Covid-19 : comment réagissent les Canalisateurs ?

Par S. B.. Publié le 30 mars 2020.
Covid-19 : comment réagissent les Canalisateurs ?
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Alors que la crise sanitaire s’installe et que l’activité du BTP est durement impactée, nous avons appelé Alain Grizaud, le président des Canalisateurs pour prendre le pouls de la profession face à cette situation inédite.
 
Réseaux VRD : Comment l’activité a-t-elle été impactée par le Covid-19 ?
Alain Grizaud
 : C’est très simple, tout le monde est à l’arrêt. A 80 %, c’est d’ailleurs sur demande des donneurs d’ordre dès l’annonce du premier confinement. Cela aura une incidence, pour l’instant, de l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires sur l’activité du 1er semestre. Sachant que les entreprises étaient en plein emploi, il va falloir rattraper. Mais ce sera compliqué. Il faut plutôt anticiper un lissage sur l’année. 80 à 90 % de l’activité est en chômage partiel.
 
R-VRD : Qu’est-ce qui aiderait à rattraper ce manque à gagner ?
A. G. 
: Les dispositions sur le temps de travail bien sûr, mais aussi les conditions de reprises et les conditions dans lesquelles on aura préparé la reprise. Une fois que le signal de redémarrage sera donné, il ne faudra pas avoir d’inertie mais reprendre le plus vite possible. Pour cela, il est très important que les entreprises se préparent au mieux avec cet objectif en tête. La productivité sera forcément dégradée et ça aussi, il faut s’y attendre au redémarrage
 
R-VRD : Concrètement, comment une entreprise doit-elle se mettre en ordre de reprise ?
A. G. 
: Garder une veille, assurer la partie administrative, faire de la relance pour faire entrer de la trésorerie, faire du télétravail ou des postes aménagés, etc. Avec la partie technique, l’entreprise doit s’assurer que la reprise peut se faire dans les bonnes conditions sanitaires. Même s’il y a eu beaucoup de reports de dates d’appels d’offres, il faut que nos bureaux d’études soient dans les starting blocks pour assurer les chantiers de demain.
 
R-VRD : Autant de chômage partiel n’est-il pas contradictoire avec ces dispositions à mettre en place ?
A. G. 
: C’est un peu antinomique mais il faut trouver cet équilibre. Par exemple, pour relancer un chantier, il faut prendre les dispositions nécessaires à ce que la chaîne d’approvisionnement soit assurée. C’est ça la préparation à la reprise.  Le redémarrage doit se faire avec l’objectif premier de faire du chiffre d’affaires !
 
R-VRD : Qu’en est-il des pénalités de retard ?
A. G. 
: Au moins 90 % de nos adhérents ont des ordres d’arrêts ou des courriers de leurs maîtrises d’ouvrage indiquant que les délais sont interrompus durant la période de confinement. Pas de souci de ce côté-là.
 
R-VRD : Le report des élections municipales est-il un facteur aggravant ?
A. G. 
: Il est certain que ça ne va pas aider et il va falloir travailler dans l’urgence avec les nouvelles gouvernances. On demande à l’ensemble de la filière de s’y préparer et de ne pas stopper les études par exemple. Le jour du redémarrage, il faut qu’on ait du grain à moudre.
 
R-VRD : Les carnets de commandes étaient-ils satisfaisants ?
A. G. : Oui, ils étaient corrects. Ce sont eux qui vont nous donner de quoi effectuer un bon redémarrage. Mais après ça, c’est le flou. Et c’est cette deuxième étape qu’il faut préparer dès maintenant et anticiper pour que le cycle de la production du BTP et des canalisations reprenne sans heurts.
 
R-VRD : Avez-vous des remontées de vos adhérents sur les solutions mises en place ?
A. G. : Nous sommes tous plus ou moins à l’arrêt à l’exception. Les chantiers dits « non essentiels » sont stoppés. Pour les chantiers urgents qui sont maintenus, cela se fait dans le respect des mesures à adopter pour faire face au virus.
 
R-VRD : La position de l’Etat est-elle satisfaisante ?
A. G. : En dehors de quelques couacs au démarrage sur les messages contradictoires de l’Etat, la loi est désormais très claire. Tout le monde a droit au chômage partiel dans nos activités. En contre partie, nous devions réfléchir à un moyen de reprendre vite. C’est pour cela qu’il y a eu un protocole de sortie de crise rédigé par la FFB, la FNTP, l’OPPBTP et la Capeb, validé par les syndicats (hormis la CGT) et désormais sur le bureau du ministère.
 
R-VRD : Qu’en est-il des trésoreries ? Des faillites ?
A. G. : Je n’ai pas de remontées de faillites. Ce serait prématuré et une entreprise qui ferait faillite maintenant, après 15 jours d’arrêt, aurait fermé avec ou sans le virus. Les trésoreries semblent tenir, notamment grâce aux aides de l’état sur les salaires mais elles ne sont pas éternelles.
 
R-VRD : Lors de notre dernière rencontre, vous étiez satisfait de voir un retour d’activité sur la durée. Cette crise risque-t-elle de tuer dans l’œuf cette reprise ?
A. G. : Effectivement, cela fait environ 3 ans que le secteur montre un retour d’activité. Pour trouver une situation similaire à ce que l’on vit aujourd’hui, il faut remonter en 1985/1986 et l’époque des grands froids qui avaient freiné l’activité de la profession. Mais alors, la reprise avait profité d’un contexte économique beaucoup plus favorable. Aujourd’hui, la situation est bien plus complexe et cette pandémie aura des conséquences sur de nombreux mois puisque le retour à la normal sera progressif. Il va falloir des dispositifs d’accompagnement. Nous n’avons pas assez de lisibilité. Mais la croissance de notre secteur est basée sur des éléments tangibles et des financements dédiés. C’est très positif.
 
R-VRD : Les aides de l’Etat sont-elles accessibles ?
A. G. : Oui, il n’y a pas de difficultés pour y avoir accès. Toutefois, une entreprise qui n’aurait pas obtenu de prêt auparavant du fait de sa situation financière ne va pas en obtenir un du fait de cette crise sanitaire. Une baisse de chiffre d’affaire n’est pas le sésame d’un prêt garanti.
 
R-VRD : Le mot de la fin ?
A. G. : La situation est difficile et inédite. Les entreprises sont contractées sur elles-mêmes et beaucoup ont stoppé les paiements de leurs fournisseurs. Il faut faire attention à ce que cela ne dure pas. Alors que l’on parle de solidarité, il ne faut pas que ce soit un vain mot.
 
Propos recueillis par Sébastien Battaglini
 
 
 
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