A l’occasion du congrès Ruralitic, le rendez-vous du numérique et des territoires, Etienne Dugas, président du Groupe Marais qui intervient depuis plus de 10 ans dans la promotion des Réseaux d’Initiative Public (RIP) a lancé un projet de création d’un syndicat ou de fédération des industriels des RIP.
« Les industriels du secteur, ceux qui déploient, exploitent et commercialisent des services sur les RIP ne sont pas organisés, ni solidaires afin de développer cette nouvelle filière, pourtant porteuse d’emplois et de futurs marchés » constate Etienne Dugas, lors d’une allocution au congrès Ruralitic. A la tête du Groupe Marais, PME angevine qui réalise plus du tiers de son chiffres d’affaires à l’export, Etienne Dugas lance donc l’initiative de créer un syndicat ou une fédération, regroupant tous les industriels travaillant sur les RIP quelque soit leur secteur d’activité. Plusieurs grands industriels ont déjà répondu à son appel. L’objectif est de pouvoir accompagner les élus des collectivités territoriales, qui se plaignent d’ailleurs du manque d’implication des industriels, pour promouvoir ces réseaux THD.
L’enjeu est colossal, plus de 20 milliards d’euros d’investissements sont nécessaires pour fibrer la France d’ici 10 à 30 ans, selon la volonté politique et sectorielle d’investir plus ou moins rapidement. Le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) génère directement 5 % du PIB européen et représente une valeur marchande annuelle de 660 Md€. Il contribue bien davantage à l’augmentation globale de la productivité, due à 20 % au secteur des TIC et à 30 % aux investissements dans les TIC. Cela s’explique par le degré élevé de dynamisme et d’innovation inhérent au secteur et par le rôle moteur que celui-ci joue dans la transformation des modes opératoires des autres secteurs d’activité. En même temps, l’impact social des TIC est désormais patent. En France, l’étude Mc Kinsey réalisée pour le Gouvernement fin 2010 a mis en avant l’importance de la filière internet qui représente 3,7 % du PIB (72Md€), soit autant en valeur ajoutée que l’agriculture, l’énergie ou les transports. Son doublement est attendu d’ici 2015. Le secteur représente une perspective majeure de développement, avec 25 % de contribution à la croissance et la création nette de 700 000 emplois en 15 ans, soit un quart des créations nettes sur la période. 450 000 emplois pourraient encore être créés d’ici 2015. Sur le strict plan industriel, selon le Président de l’ARCEP, le chantier du déploiement du très haut débit en France représente, pour les 15 ans à venir, la mobilisation de 15 à 20 000 emplois. « A l’heure où nous cherchons à créer des emplois d’avenir, nous avons là une chance unique, à la fois de créer de l’emploi pérenne et de développer une filière qui demain saura exporter son savoir faire » ajoute Etienne Dugas.
Un potentiel travaux énorme
Depuis 8 ans, plus de 3,5 Mds€ d’investissements ont été réalisés pour le haut débit dans le cadre des Réseaux d’Initiative Publique « RIP ». En 2011, l’enquête AMRF-RURALITIC montrait que 95 % des maires ruraux voulaient le Très Haut Débit chez eux dans les cinq ans, pour créer de la richesse et de l’emploi. Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! En 8 ans, dans le cadre des RIP, plus de 40 % des 5400 NRA (Noeud de Raccordement Abonnés) ont été dégroupés, plus de 36 000 kms de fibres ont été posées selon une étude de la CDC de janvier 2010, établissement qui d’ailleurs au travers de CDC Numérique accompagne les Collectivités Locales depuis le démarrage techniquement et financièrement. A ce jour, plus de 150 projets sont en cours et 11 dossiers ont été présentés dans le cadre du grand emprunt au titre du FSN (Fonds national pour la Société Numérique). Cette filière économique qui n’existait pas il y a 10 ans, est devenue possible grâce à l’action menée principalement par les Sénateurs Leroy et Legrand, (L1425-1 du Code Général des Collectivités Territoriales).