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Energie : Brice Lalonde (ex-ministre de l'écologie) recadre Isabelle Kocher (Engie)

PUBLIÉ LE 4 DÉCEMBRE 2019
S. B.
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Energie : Brice Lalonde (ex-ministre de l'écologie) recadre Isabelle Kocher (Engie)
Ancien ministre de l’écologie et désormais président de Equilibre des énergies, Brice Lalonde tacle fermement Isabelle Kocher, la présidente d’Engie, sur ses déclarations au sujet de la place du gaz dans le mix énergétique.

Et Brice Lalonde de commencer sans échauffement pour tacler les promoteurs du gaz qui "poussent le bouchon trop loin" en soulignant qu’Isabelle Kocher "nous a habitués à beaucoup de clairvoyance et de hauteur de vue dans le courageux virage qu’elle fait prendre à Engie en dépit des réticences de barons assis sur la rente gazière. C’est dire notre consternation en découvrant sa récente charge, un rien caricatural, contre l’électricité". Le ton est donné.
Un ton très remonté contre le gaz que l’on peut prendre avec recul dès maintenant puisqu’il attaque le gaz qui, comme lui, essaie de défendre sa filière. En effet, un petit tour sur le site web de Equilibre des Energies nous permet de voir que les membres énergéticiens sont majoritairement électriciens. Voilà pour la mise en perspective de la suite de cet article et des arguments de Brice Lalonde.

Le pouvoir d’achat, le mauvais alibi

Pour Brice Lalonde, cette charge anti électron pourrait trouver son origine dans l’approche de la future réglementation thermique des bâtiments dite RE 2020 et dans l’obligation d’un indicateur carbone pour lutter contre le dérèglement climatique, "ce qui pourrait modifier la répartition des sources d’énergie dans le chauffage des bâtiments, aujourd‘hui dominée par le gaz fossile". Il tient à souligner que l’argument d’Isabelle Kocher qui se base sur le pouvoir d’achat "se référant sans doute à la crise des gilets jaunes" est "inexact".
Si Isabelle Kocher indique que le chauffage électrique "coûterait plus cher que le chauffage au gaz", Brice Lalonde estime au contraire qu’un logement collectif neuf issu de la réglementation thermique actuelle et chauffé à l’électricité aura des factures 25 % moins élevées que s’il l’était au gaz. L’ancien ministre étaye son propos en expliquant que l’exigence environnementale pour les logements neufs chauffés à l’électricité décarbonée est largement plus élevé et que, mieux isolés, ils consomment moins, ce qui mécaniquement fait baisser les factures.

Et le climat dans tout ça ?

Brice Lalonde regrette qu’Isabelle Kocher et les promoteurs du gaz fossile évitent la question climatique alors qu’il affirme que "les chaudières à gaz ne sont pas compatibles avec la lutte contre le dérèglement climatique et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, aussi bien aujourd’hui que demain". Pour l’ancien ministre les exclure des bâtiment neuf serait un bon signal. Et pour lui, les 30 % de biométhane ne suffiront pas. "Même en se basant sur les hypothèses les plus optimistes de ses promoteurs  le gaz restera le mode de chauffage le plus carboné en 2030. Faudra-t-il alors subventionner des travaux de substitution ?", se questionne-t-il. Des subventions comme celles des EnR électrique serait-on tenté de se demander avec malice.

Querelle stérile ?

Le plus triste dans tout ça, c’est de voir 2 filières s’écharper pour savoir qui est utile et qui ne l’est pas... alors que le seul enjeu est la lutte contre le réchauffement climatique. La France a besoin d’une énergie stockable et immédiate, sans centrales qui se mettent de plus en plus longtemps en repos pour maintenance, avec des délais d’avertissements très courts. A titre d’exemple, la France a vu entrer sur son territoire une pointe de GNL de 1226 GWh/j le 8 novembre 2018, soit 51 GW, l’équivalent de 51 tranches nucléaires de 1 000 MW. La France a aussi besoin d’une offre électrique puissante même si la consommation des ménages a stoppé sa croissance folle, pour assurer une offre solide et fiable, capable de s’adapter aux défis de demain (véhicules électriques, etc.). Ces énergies devraient être complémentaires et la lutte pour une énergie unique tellement ancrée dans le passé ne devrait plus avoir court. Mais là, ce n’est que l’humble avis du rédacteur de ces lignes.



 


 
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