Depuis la création de la ligne 1 en 1985, le tramway a toujours autant le vent en poupe dans la métropole nantaise. Il représente aujourd’hui 320 000 voyages par jour (sur 630 000 voyages comptabilisés sur l’ensemble du réseau). La hausse de la fréquentation des transports en commun est dans la droite ligne des objectifs énoncés dans le Plan de déplacements urbains (PDU) de Nantes Métropole, visant à diminuer l’usage de la voiture en solo et généraliser les modes de déplacement actifs. Mais le réseau de tramway doit s’adapter aux évolutions actuelles et à venir : « Si on se projette à 10 ou 15 ans, ce sont environ 270 000 voyageurs supplémentaires qu’on imagine fréquenter le réseau, soit une augmentation de 50 % de la fréquentation », observe Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Pour répondre à cet enjeu, la métropole envisage de doter la ville de trois lignes de tramway supplémentaires à l’horizon 2026, qui passeront par l’île de Nantes.
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Numérotées 6, 7 et 8, elles se rejoindront toutes sur l’ile de Nantes et auront un terminus commun : la nouvelle station Basse-Île, à Rezé. À leur mise en service en 2026, elles permettront de relier Rezé à Saint-Herblain sans passer par le cœur de Nantes, ou encore de relier Rezé à La Chapelle-sur-Erdre, via le quartier de la Santé sur l’Île de Nantes. « À l’horizon 2030-2035, ces lignes 6, 7 et 8 pourront être prolongées » indique la Métropole.
Les aménagements envisagés
Deux nouveaux tronçons Nord Sud et Ouest Est devront être réalisés. Pour le tronçon Nord-Sud, Il prendra son origine au niveau du quai de la Fosse, en rive droite de la Loire, où il se connecte à la ligne 1. Il dessert ensuite la ZAC sud-ouest de l’île de Nantes, symbole du renouvellement de l’île depuis la fermeture des grandes industries et des anciens chantiers navals. Après avoir longé les Nefs, il croise la ligne 5 puis dessert le nouveau CHU, emprunte le pont des Trois-Continents vers Rezé. Ce pont, construit dès l’origine pour supporter le tramway, sera réaménagé pour accueillir généreusement piétons et cyclistes. La nouvelle voie emprunte le boulevard Victor-Schœlcher jusqu’à la route de Pornic et le nouveau pôle de correspondance tram/bus au terminus de Basse-Île.
Quant au 2e tronçon, Il reliera la future esplanade du CHU à la ligne 4 de e-Busway, en connexion avec les lignes 2, 3, 4 et 5 existantes. Ce tronçon assure ainsi la desserte du cœur de l’île de Nantes : à l’ouest, d’anciens quartiers industriels, à l’est des quartiers plus résidentiels du 20e siècle. Il prend son origine à l’angle nord-ouest du futur CHU, où se situait l’ancien MIN. Il file à l’est vers le secteur Mangin (avec deux tracés possibles), jusqu’à rencontrer les lignes 2 et 3 de tramway sur environ 1 300 mètres. Il poursuit ensuite par la rue Anatole-de-Monzie jusqu’au boulevard du Général-de-Gaulle, au droit du centre commercial Beaulieu, sur environ 700 mètres supplémentaires.

Les citoyens se prononcent
Comme l’impose la loi pour les grands projets d’aménagement, Nantes Métropole a organisé une concertation préalable publique qui a débuté le 26 octobre et s’achèvera le 24 janvier 2021. Plus de deux mois après son lancement, la concertation sur l’avenir du tramway se poursuit et continue de générer des contributions. Au 5 janvier, 463 propositions individuelles et 34 cahiers d’acteurs avaient déjà été déposés sur la plateforme du dialogue citoyen dédiée. Parmi les sujets qui mobilisent le plus les contributeurs : le prolongement des lignes à horizon 2030-2035, au coude-à-coude avec la pertinence des futures lignes 6, 7 et 8. Les élus métropolitains en prendront connaissance et décideront au printemps 2021, des suites à donner.