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RAIL

[Droit de réponse] : sur le tramway du Grand Nancy

PUBLIÉ LE 25 MAI 2020
CB ET P. DEBANO
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[Droit de réponse] : sur le tramway du Grand Nancy

Suite à l’article publié le 18 mars 2020 sous le titre Tramway du Grand Nancy, il faut le Fer !, Pierre Debano, ex-élu de la métropole nancéenne, consultant sur les transports ferroviaires et urbains et fervent partisan de la solution alternative trolleybus, a souhaité réagir.

« Je suis, depuis 1971, un professionnel du transport qui s’est particulièrement investi dans la promotion du tramway en France et qui continue à intervenir sur des projets de tram ou de BRT à l’étranger. J’ai vécu à Nancy jusqu’en 1999 et j’y ai été adjoint au maire de 1977 à 1983.

Le tramway sur fer décidé par le Grand Nancy aurait été un bon choix s’il avait été fait beaucoup plus tôt, notamment à la place du TVR. C’est d’ailleurs un tramway sur fer que Claude Coulais, maire de Nancy de 1977 à 1983, avait inscrit à son programme, sur ma proposition, lors des élections municipales de 1977. Un tramway qui aurait alors circulé entre Essey et Vandoeuvre Nations, mais par un tracé différent entre la gare de Nancy et le carrefour du Vélodrome. Dans un premier temps, l’actuel projet de tram du Grand Nancy ne prévoyait pas de le faire monter sur le plateau de Brabois, au prétexte d’une prétendue impossibilité technique (alors qu’il existe au moins 8 itinéraires possibles respectant une rampe maxi de 90 mm/m). Puis le projet de tram sur fer est passé de 250 millions d’euros à 412 millions d’euros du fait de prolongements, un sur Brabois, et c’est justifié compte tenu de l’importance du trafic vers ce pôle majeur de l’agglomération, et vers Porte Verte et Roberval, discutables compte tenu des trafics attendus.

S’il n’y avait pas eu toute l’infrastructure du TVR (site propre et toute l’alimentation électrique) loin d’être en fin de vie mais qui va être totalement détruite pour construire le tramway, une option trolleybus aurait eu sa pertinence mais l’écart de coûts d’investissement aurait sans doute été plus limité. Mais il y a toute cette infrastructure et cela m’a amené à faire une contre-proposition trolleybus, en même temps d’ailleurs que des propositions d’amélioration du projet de tram, notamment un tracé plus direct pour monter à Brabois. Mais les arguments déroulés dans 184 pages, n’ont pas retenu l’attention. Lors des élections municipales, trois candidats ont été intéressés et une liste m’a demandé d’approfondir pour elle la solution trolleybus, que l’on peut donc trouver détaillée sur internet (http://www.unispournancy.fr/transports.php).

La proposition de Super Trolley consiste, sur l’axe du tram, à élargir de 60 cm le site propre existant, à créer de nouveaux sites propres et à exploiter avec des trolleybus IMC de 24 mètres. Elle répond à la demande de transport attendue, dessert les mêmes lieux que le tram, est prévue en site propre entre Kléber et les 2 terminus Ouest dans une plus grande proportion que le tramway qui va circuler souvent mêlé à la circulation automobile ; elle offre une fréquence de 7,5 min sur les branches, contre 10 min pour le tram. Les économies d’investissements, comprenant le matériel roulant, sont de 197 M€ au départ, mais de 145 M€ sur 30 ans compte tenu du remplacement des trolleybus à durée de vie plus faible que le tram, et de l’augmentation de leur nombre pour satisfaire l’augmentation de trafic prévue. Elément intéressant : alors qu’un tram est déclaré moins coûteux en exploitation qu’un BHNS, le calcul fait sur le cas de Nancy montre que l’exploitation trolleybus est moins coûteuse que celle du tram et consomme moins d’énergie. C’est parce qu’en heures creuses et en périodes de vacances, on peut diminuer la fréquence nécessaire pour écouler le trafic voyageurs, tout en conservant une bonne fréquence de 7,5 min, alors que celle du tram ne peut pas être meilleure que 10 min compte tenu du parc.

Face à cette solution Super trolley, le Grand Nancy n’a trouvé comme seule critique qu’une impossibilité technique à transporter les voyageurs attendus en arguant du fait qu’un trolleybus bi-articulé ne transporte que 150 voyageurs alors qu’un tramway en transporte 300 ; il affirme impossible d’exploiter un site propre à la cadence de 24 véhicules par heure et par sens, ajoutant de plus que les promoteurs de la solution trolleybus sont des vendeurs de poudre de Perlimpinpin. A noter que le site propre TEOR de Rouen voit passer 24 bus par heure et par sens selon l’horaire publié. De plus, à l’époque du trolleybus bi-mode, le site propre de la rue St Jean à Nancy voyait passer de 41 à 54 bus et trolleybus par heure et par sens selon les sections.

La DUP du Préfet, prononcée en pleine campagne électorale, et le peu de soutiens apportés par les Nancéiens à la solution Super trolley avaient scellé le tram sur fer. Mais les lourdes conséquences financières du coronavirus pourraient bien refaire le match, comme l’a souligné la presse locale ».

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