Avec la rénovation du réseau ferré national, le développement de nouvelles lignes urbaines, l’essor du trafic et l’inéluctable basculement à une économie ouverte à la concurrence, la filière ferroviaire connait de facto une hausse continue de son activité de maintenance. Ce contexte de forte croissance est incontestablement du pain béni pour les entreprises du secteur si tant est qu’elles soient en mesure d’embaucher du personnel supplémentaire compétent et de former leurs propres effectifs. Or, c’est là que le bât blesse. Avec des effectifs de maintenance souvent peu qualifiés (66 % du personnel ont un niveau CAP et BEP), une culture de l’ingénierie de maintenance pas suffisamment ancrée dans la culture des entreprises de travaux, des pratiques hétérogènes acquises par compagnonnage en lieu et place de formations encadrées par des référentiels métiers, sans oublier le vieillissement du personnel, les entreprises sont confrontées au casse-tête du recrutement et de la montée en compétence.
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Pour répondre à ces problématiques, le Mecateamcluster, via le SAS Campus Mecateam a engagé depuis quelques années une réflexion sur les possibilités d’harmonisation des méthodes de travail et d’amélioration des savoir-faire. Son dernier levier ? Une étude sur les politiques et stratégies RH dans la filière de la maintenance des engins de travaux ferroviaires. « C’est la première fois qu’une telle introspection est réalisée en France. Dès juillet, une vingtaine d’entreprises seront sollicitées. Elles répondront à un questionnaire complet en apportant des éléments chiffrés sur leurs effectifs, les rémunérations, les perspectives d’évolution de carrière, leur politique de formation et les besoins en recrutement à court et moyen terme » explique Virginie Bonnin, chargée d’affaires emploi et formation et référente Campus Mecateam. Onze de ces entreprises feront en outre l’objet d’entretiens individuels. Dans chaque entreprise, deux seront programmés, l’un avec le responsable des ressources humaines, l’autre avec un opérationnel. L’objectif étant de confronter la vision de chacun pour obtenir des points de convergence. Pour une vision à 360°, Mecateamcluster élargit aussi la cible de l’étude à trois acteurs majeurs de l’écosystème des travaux ferroviaires : le SETVF, l’association Futur en Train et le CFCTP d’Égletons. L’enjeu ? Disposer d’une vision partagée sur les politiques salariales des entreprises du secteur. Ces éléments concrets permettront de construire un argumentaire pour affiner l’offre de formations initiales et continues et renforcer l’image et l’attractivité des métiers de la maintenance des engins de travaux ferroviaires auprès des plus jeunes et des demandeurs d’emploi… De quoi faciliter les recrutements estimés à une centaine par an estime la référente.