Après l’attribution fin 2015 du marché de maîtrise d’œuvre relatif au renouvellement des rames et des systèmes d’exploitation du métro de Marseille, c’est au tour des constructeurs de fourbir leurs armes pour répondre à l’appel d’offre portant sur la fourniture des nouvelles rames automatiques.
Avec la prochaine automatisation des deux lignes de métro de la cité phocéenne, les rames vintage qui transportent les marseillais depuis 1977 vont laisser la place à un nouveau matériel roulant, plus fiable, plus rapide et sans conducteur. Changement d’époque donc, mais pas avant 2021, date prévue de la livraison de la première voiture automatique. Mais si l’appel d’offre n’est pas encore lancé, les constructeurs sont déjà à pied d’œuvre en vue de répondre au cahier des charges que va définir Parsons le mandataire du groupement de maîtrise d’œuvre. « L’organisation des rames est repensée afin de favoriser la fluidité de circulation et d’augmenter le sentiment de sécurité. Toutes les rames permettront l’intercirculation d’un wagon à l’autre », précise le directeur général de la RTM, Pierre Reboud. Seule contrainte : le constructeur du futur métro doit proposer des motrices sur pneumatiques. À ce jour, deux entreprises ont démontré leur savoir-faire en la matière : le Français Alstom et l’Espagnol CAF. Comme pour mieux montrer son intérêt pour le marché marseillais, ce dernier a profité hier des 26e Rencontres nationales du transport public pour faire une annonce de taille : « Nous faisons pour cet appel d’offres un consortium avec Thalès », révèle Francis Nakache, directeur général de CAF France. « Nous avons choisi Thalès pour son expérience et sa fiabilité dans l’automatisation que nous avions déjà pu constater pour le métro de Santiago au Chili », indique-t-il. Autre avantage de poids pour le directeur, Thalès est le leader dans la resignalisation, c’est-à-dire le passage d’un métro « mécanique » en automatique. Un sérieux candidat en somme pour remporter le marché du métro de Marseille. Or, toute la complexité du projet réside justement dans cette bascule réalisée sans interruption du trafic. Cependant, à quelques stands de CAF aux Rencontres, Alstom, qui suit le projet avec attention, n’est pas en reste. Son mariage récent avec Siemens l’a prouvé : il pourra lui aussi apporter son expertise dans l’automatisation. Reste à connaître le détail du cahier des charges. Si les grandes lignes du futur métro sont connues, des modifications peuvent encore apparaître…